Le leader national de la CGT à l’offensive
À l’invitation de l’Union départementale de la CGT, le leader du mouvement a passé sa journée dans le Var. Il a tenu une réunion publique, à la Bourse du travail de La Seyne
Entre 300 et 400 personnes étaient rassemblées, hier soir, à la Bourse du travail pour écouter le meeting du secrétaire général de la CGT. Une réunion publique ouverte par Olivier Masini, secrétaire départemental de l’organisation, et Françoise Martinez, du collectif varois de la fonction publique CGT. Dans la foulée, le leader du mouvement est donc venu évoquer, avec les militants et citoyens, « l’actualité sociale » ,car «la meilleure façon de parler du travail, c’est de venir rencontrer ceux qui travaillent » .Une intervention inscrite dans la continuité de la journée d’action interprofessionnelle qui s’est déroulée, mardi, dans toute la France.
« Le climat politique et social se dégrade »
« Cette mobilisation a été une réussite, estime Philippe Martinez, avec 300 000 manifestants à travers plus de 200 manifestations dans tout le pays, et beaucoup d’initiatives dans les entreprises et les services. On ne va pas s’arrêter là car on est dans un climat politique et social qui se dégrade, avec un président de la République englué dans des histoires de contractuel qui fait le coup de force dans des manifs, et le choix du casting pour le gouvernement ». « Par contre, enchaîne le patron de la CGT, ce président continue à vivre dans son monde et à railler, insulter, mépriser les citoyens – encore récemment quand il dit à une retraitée qu’il “faut arrêter de se plaindre” ! Voilà qui montre bien que la classe politique est à mille lieux de la réalité des gens ».
« La réforme des retraites va changer le modèle social »
Dans ce contexte, estime Philippe Martinez, « notre responsabilité est de convaincre tous ceux qui râlent, de venir râler avec nous dans la rue. Sachant qu’il faut, pour cela, que nous soyons clairs dans nos propositions, et que les salariés ne soient pas dissuadés par la répression syndicale que nous connaissons depuis longtemps ». Parmi les sujets d’actualité, le secrétaire général de la CGT souhaitait aborder la réforme des retraites, « qui va changer le modèle social, car si le montant de la pension est calculé par un régime à points sur toute une carrière, il y aura automatiquement des baisses drastiques. Et certains devront travailler plus longtemps pour ne pas se contenter d’une pension au niveau du seuil de pauvreté ».
« La grève reste le moyen le plus efficace »
Après un couplet sur le pouvoir d’achat – la CGT plaide pour la revalorisation des salaires bruts, des pensions et des minima sociaux –, il évoque aussi le temps de travail, qu’il faut « mieux répartir alors que des milliers de chômeurs cherchent un boulot ». Et globalement, estime Philippe Martinez, « pour obtenir gain de cause dans les rapports de force, on reste persuadé que la grève est le moyen le plus efficace pour faire reculer un patron ou un ministre. Mais là aussi, il faut surmonter les difficultés puisque, quand un salarié ou un agent précaire – comme il y en a de plus en plus –, se met en grève, il se met en danger ». Interrogé par ailleurs sur la question des migrants, l’orateur considère qu’il faut faire preuve de « solidarité avec les gens qui risquent leur vie pour traverser la Méditerranée pour fuir des conditions économiques et politiques difficiles. Quand on passe à côté d’un accident de la route, on ne regarde pas la couleur du blessé ; on le sauve. C’est comme cela, aussi, qu’il faudrait se comporter avec ces gens ».