Face aux hospitaliers: «Il y a beaucoup de souffrance et pas que dans les lits»
C’est à quelques kilomètres à peine de l’aéroport d’Hyères, où il venait de débarquer, que le secrétaire national de la CGT Philippe Martinez a débuté sa journée varoise, hier matin. Il est allé à la rencontre des personnels de l’hôpital Renée-Sabran, qui l’attendaient avec café et croissants.
A l’écoute des difficultés
Manque d’effectifs, difficultés de recrutement des personnels paramédicaux, fermeture de services, salaires, non-reconnaissance des compétences professionnelles, déroulement de carrière… Les revendications exprimées par les soignants, ouvriers ou administratifs venus dialoguer avec lui n’ont pas surpris le leader de la CGT, qui visitait là son sixième hôpital depuis le début du mois dernier. « On ne peut plus faire notre travail correctement, il perd tout son sens. » « Les gens ne se reconnaissent plus en tant que soignants. » « Je suis infirmière et je dois faire du secrétariat médical. » Philippe Martinez les a écoutés, avant de les encourager à se défendre. « Les soignants ont plus facilement tendance à prendre sur eux, a-t-il remarqué, mais ce n’est pas parce qu’on a une conscience professionnelle qu’il ne faut pas dire ce qui ne fonctionne pas bien. Vous êtes souvent trop timides pour expliquer vos problèmes. »
« Listez ce qu’il vous faut »
Au cours d’une discussion à bâtons rompus, il a incité les personnels hospitaliers « à dire très clairement pourquoi vous ne fonctionnez pas bien et à faire des propositions pour améliorer les choses. Listez ce qu’il vous faut, service par service, métier par métier. Expliquez ce que vous faites, rendez visibles les manques de personnels. Écrivez ! Couchez sur le papier votre journée de travail idéale ! » Reconnaissant qu’à l’hôpital « il y a beaucoup de souffrance et pas que pour les gens qui sont dans les lits », Philippe Martinez a invité les soignants à dire leurs maux. « Et après la phase d’expression “Il y en a marre ”, trouvez ensemble les solutions ! »