Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les troubles circonstan­ces de la collision d’Ollioules

Deux ans après les faits, l’enquête judiciaire semble bouclée dans le dossier du pseudo-accident qui a coûté la vie à un Toulonnais de 17 ans. Sur fond de vol de drogue et de course-poursuite

- SO. B. sbonnin@varmatin.com

Une Alfa Roméo qui roule dans la nuit. Sillonne les rues d’Ollioules. Semble chercher quelqu’un. Se met soudain dans le sillage d’un scooter. Le suit de près. Il est 2 h 40 du matin, ce mercredi 12 octobre 2016. Une terrible collision se produit sur la RN8, faisant un bruit prodigieux qui alerte des riverains. L’Alfa Romeo vient de percuter le scooter par l’arrière. Les deux hommes qui étaient sur le T-Max sont violemment éjectés. En bordure de la chaussée, un jeune homme de 17 ans gît au sol – et décède sur le lieu même de l’accident, tandis qu’un second est très grièvement blessé.

Renvoi aux assises

Après deux ans d’une enquête ouverte à la PJ, l’informatio­n judiciaire est sur le point de se refermer, avec le futur renvoi d’un homme de 26 ans, Welson M., devant la cour d’assises du Var. Non seulement les poursuites

Treize ans de réclusion pour un agresseur sexuel au long cours à Saint-Zacharie

Treize ans de réclusion ont été infligés hier par la cour d’assises du Var à un retraité de  ans, qui était venu libre pour répondre de viols sur sa fille cadette ( ans), commis à SaintZacha­rie entre  et , quand elle était âgée de  à  ans. Il est apparu au cours des débats que sa fille aînée ( ans), avait aussi dénoncé à sa mère en  les viols qu’elle avait elle-même subis de la part de l’accusé. Ces faits, contestés par le retraité, étaient désormais prescrits. Il a contesté également les délits d’agressions sexuelles sur ses petitesfil­les, âgées de  et  ans, que son épouse avait signalés aux gendarmes fin août . Pour ce passé d’agresseur sexuel au long cours, l’avocat général avait requis quinze ans de réclusion. ont été circonscri­tes au seul conducteur de l’Alfa Romeo, mais elles ont aussi été abaissées – passant d’assassinat et tentative d’assassinat à la qualificat­ion moindre de « violences ayant entraîné la mort, sans intention de la donner ».

« Le mensonge »

Pour autant, le fil de cette nuit est loin d’avoir livré tous ses ressorts. « Le dénominate­ur commun de ce dossier, c’est le mensonge », qualifie Me Michel Mas, avocat de parties civiles, tellement certains protagonis­tes n’ont dit la vérité qu’une fois confrontés aux éléments du dossier. Il a fallu démêler l’écheveau d’un voyage en Espagne, pour aller chercher de la drogue. Cette drogue même qui a été volée dans l’Alfa Romeo, un peu plus tôt dans la soirée. Si ces faits font l’objet d’une enquête distincte, ils marquent bel et bien le contexte de l’affaire. Ils en sont le déclencheu­r.

Des non-lieux

Au terme de l’instructio­n, trois personnes ont bénéficié d’un non-lieu. À commencer par le frère du principal suspect, arrivé en voiture à vive allure, juste après l’accident. Il n’a pu éviter la carcasse du scooter accidenté sur la chaussée. Et l’a traîné. Non-lieu aussi pour l’ex-amie de Welson M., qui a menti, car elle était bien à côté de lui dans la voiture. C’est aussi elle qui s’était rendue en Espagne la veille, pour s’approvisio­nner en drogue. Non-lieu enfin pour cet ami, venu chercher les deux frères et la copine, se retrouvant à pied – leurs voitures inutilisab­les. À aucun moment, aucun des protagonis­tes n’a appelé les secours.

Intention, ou pas ?

Selon l’enquête, l’Alfa Romeo qui suivait le scooter a voulu le heurter, mais sans intention de tuer. « [Le conducteur]  octobre  à Ollioules.

ne connaît pas les personnes sur le scooter. Je conteste que le choc soit volontaire », argumente M Marc Rivolet, défenseur de Welson M. «Une poursuite ne caractéris­e pas une intention d’homicide ». Du point de vue des parties civiles, c’est un résultat décevant.

«Quand on roule à plus de 80 km/h, qu’on colle un scooter, quand il n’y a aucune trace de freinage sur le lieu de l’accident, on peut caractéris­er l’intention d’homicide », estime Me Michel Mas, avocat du jeune homme décédé. L’un de ses frères s’avoue « révolté ». « Il y a tout un cheminemen­t en amont, ils y ont tous participé. On ne peut pas s’en sortir sans aucune inculpatio­n !», s’insurge-t-il.

Séquelles

L’avocat de la famille a fait appel des non-lieux et demande « a minima que le délit de fuite soit retenu pour le frère et la non-assistance à personne en danger pour les autres ». Ce sera à la chambre de l’instructio­n de se prononcer. La personnali­té du conducteur du scooter avait d’abord dirigé l’enquête sur l’hypothèse d’un contentieu­x autour de stupéfiant­s. Mais si stupéfiant­s, il y a, ils ne sont pas du côté des victimes. En plus de faire un mort, l’accident a laissé un blessé grave qui était sur le scooter. Ce dernier a subi plus de six mois d’ITT (incapacité temporaire totale). Et garde des séquelles.

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(Photo Dominique Leriche) L’épilogue judiciaire s’approche, pour les faits du

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