Vidauban: retenez-le ou il fait un malheur
La démarche n’est pas courante, mais elle a permis d’éviter le pire. Début juillet dernier William, la quarantaine, se présente à la brigade de gendarmerie des Arcs. «Arrêtez-moi. Je vais tuer l’amant de ma femme. J’ai des fusils chez moi. » Les gendarmes se sont empressés de le placer en garde à vue, et ont effectivement fini par trouver à son domicile de Vidauban une carabine 22LR semi-automatique et un fusil à pompe calibre 12.
Il a pardonné
Depuis, la colère est passée. William a tiré un trait sur son infortune passagère. Il préfère ne pas connaître le nom de son rival, que son épouse ne voit d’ailleurs plus. «Après plus de vingt ans de vie commune, je lui ai pardonné. » Mais il s’est tout de même retrouvé hier devant le tribunal correctionnel de Draguignan, pour la détention irrégulière des deux armes, qui ont été saisies. «La démarche devant les gendarmes était peut-être un appel de détresse, a convenu le procureur Guy Bouchet. Mais il n’a pas voulu dire où étaient ces armes, et il a fallu enquêter. » Pour lui, cela méritait quatre mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve, compte tenu du contexte de dangerosité. « Son monde s’est effondré ,a plaidé Me Céline César. Pendant une semaine il a cogité, tourné en rond. Et dans un éclair de justice, il s’est rendu à la gendarmerie pour demander à être arrêté, parce qu’il avait envie de tuer l’amant de sa femme. « Compte tenu des circonstances et du fait qu’il s’est constitué prisonnier avant qu’il ne soit trop tard, une condamnation avec dispense de peine serait idéale. » Le tribunal lui a prêté une oreille attentive et s’est rangé à ses arguments.