Tourisme: « Le Var est séducteur et séduisant »
Présidente de l’Agence de développement touristique du département (Var tourisme), Françoise Dumont dresse un premier bilan d’une saison 2018 « satisfaisante dans sa globalité »
Les vacances scolaires d’automne commencent à peine mais l’heure est déjà venue de tirer un premier bilan de la saison touristique dans le département. Rencontre avec Françoise Dumont, présidente de l’Agence de développement touristique du Var (Var tourisme).
Comment pourriez-vous qualifier cette saison touristique ?
C’est une saison satisfaisante dans sa globalité.
Ce qui signifie qu’elle n’est pas complètement satisfaisante ?
Si, mais il faut se souvenir qu’elle a commencé plus tard qu’à l’ordinaire. En effet, elle n’a réellement commencé que le juillet.
Pour quelles raisons ?
Les conditions météo n’ont pas été favorables au début de l’été. Mais il y a surtout eu les grèves dans les transports aériens et ferroviaires. Et puis, bien sûr, la Coupe du monde de football. Et, enfin, le démarrage tardif des vacances scolaires... Je plaide d’ailleurs pour une entente entre le ministère de l’Éducation nationale et celui en charge du tourisme pour cesser de plomber la première quinzaine de juillet !
Pour revenir au bilan de la saison, quel est-il ?
Le coeur de saison a été très bon. Avec un bon remplissage de l’hôtellerie traditionnelle et de l’hôtellerie de plein air. Et nous avons enregistré une sensible poussée de la clientèle étrangère. Et puis, la fin de saison a bénéficié d’une de conditions météo exceptionnelles, un véritable été indien. Nous pouvons donc évoquer une saison globalement en stabilité.
Il est quand même plus facile pour un département comme le Var de réussir une saison pleine !
Ce n’est pas si simple! Le Var est, certes, séduisant et séducteur mais ça ne suffit pas. Un très gros travail a été réalisé par les professionnels. Un travail de fidélisation, de qualité. Et puis, de grands événements sont organisés sur notre territoire pour attirer la clientèle.
Comment se répartissent les clientèles française et étrangère ?
En ce qui concerne l’hôtellerie traditionnelle, nous notons avec plaisir un retour de la clientèle étrangère, avec une augmentation de %, qui compense quasiment une sensible baisse, aux alentours de %, de la clientèle française.
Les Français ont donc choisi d’autres destinations ?
Beaucoup ont préféré effectivement partir pour la Tunisie, qui attire à nouveau après quelques années très difficiles, mais aussi la Grèce et le Portugal, destination qui devient très “tendance”.
Et d’où sont originaires les étrangers qui sont venus cet été dans le Var?
Principalement d’Allemagne, d’Italie, de Belgique et de Suisse. Et, avec la plus forte progression, du Royaume-Uni.
Et en ce qui concerne l’hôtellerie de plein air ?
Nous constatons là aussi une augmentation de la clientèle étrangère.
Par quels moyens la clientèle globale vient-elle passer ses vacances dans le Var ?
Principalement par la route mais il existe une jolie percée de la voie aérienne, grâce au développement de nouvelles lignes desservant l’aéroport de Toulon-Hyères. Lequel, par ailleurs, a désormais dépassé celui de Nice en ce qui concerne la desserte de notre clientèle !
Et comment cette clientèle organise-t-elle ses voyages ?
Aujourd’hui, % des Français préparent leurs vacances sur Internet. Et % de notre clientèle réservent leur séjour sur le Net.
Le Var bénéficie d’une forte offre sur Internet ?
Absolument ! Il existe un hyperchoix sur nos destinations. Et donc une surabondance d’informations. Mais l’on trouve également sur la Toile une hyper forte concurrence. Tant en termes de qualité que de prix. Nous nous devons d’en tenir compte. Nous devons faire en sorte que l’offre soit plus que jamais adaptée à la demande.
Le fameux “storytelling” ?
Voilà ! Il faut observer les exemples des autres sur le terrain et s’attacher à proposer du sur-mesure, personnaliser l’offre et renforcer encore notre identité. Au final, proposer une offre qui correspond à notre identité.
Il est de votre ressort, à Var tourisme, de communiquer sur le sujet à l’extérieur ?
Nous communiquons sur le sujet en personnalisant au maximum sur notre territoire. Nous nous efforçons à la fois de renforcer les liens avec notre territoire et de renforcer les liens avec les professionnels varois.
Quelles sont vos priorités en matière de développement de la politique touristique ?
Nous devons travailler encore d’avantage sur les ailes de saisons, c’est-à-dire les mois de mai-juin et septembre-octobre. Les changements climatiques que l’on connaît ont une nette tendance à élargir la saison. C’est pourquoi nous nous devons de répondre à la demande touristique de plus en plus étalée.
Le tourisme est également un vecteur d’emploi...
C’est pourquoi il faut effectivement se saisir aussi des problèmes d’emploi. J’ai, dans ce cadre, réuni un premier groupe de travail sur le thème de l’emploi et de la formation afin de parvenir à faire travailler tout le monde ensemble. Nous devons être apporteurs de solutions. Les grandes solutions viennent souvent du terrain. J’y crois beaucoup !
Vous avez lancé des suggestions ?
Nous avons commencé et nous veillerons à ce que les professionnels en fassent. Nous en ferons part également aux autres départements. Ce sont de grands chantiers, passionnants. Nous sommes capables de tester ces solutions sur notre territoire. Nous travaillons déjà avec Pôle emploi sur certains territoires avant de les dupliquer.
Où en est le développement de l’oenotourisme ?
Nous y travaillons également car c’est très important en termes d’image. En outre, l’oenotourisme préserve les paysages. Et peut devenir une véritable attraction pour le Var. Notamment sur les marchés étrangers qui viennent sur les ailes de saison.