Tableau noir
Noir, c’est noir... Reste l’espoir que cet épisode de pollution aux hydrocarbures ne soit, à terme, qu’un mauvais souvenir. Un message “positif” passé en filigrane par le ministre de la Transition écologique, qui a bousculé son agenda pour se rendre sur nos côtes souillées… une semaine après l’arrivée des premières galettes d’hydrocarbures. Une visite qui a donné lieu à de « jolies » images. Et des paroles réconfortantes. Tout est mis en oeuvre, tout sera nettoyé, balayé, astiqué. Soit. En évitant « toute polémique stérile». Cela s’entend. Mais l’émoi de la population, la colère des élus, l’incompréhension de certains spécialistes, ne prêtent pas à controverse. Ni les légitimes interrogations de Varois pour qui l’environnement – et l’attachement à nos trésors naturels – demeure une forte préoccupation. La Ligue de protection des oiseaux (LPO) annonçait avant-hier avoir déjà recensé une cinquantaine d’oiseaux mazoutés entre Ramatuelle et Hyères. Combien d’autres dans les jours à venir ? Quels impacts sur la flore et la faune sous-marine dans un Parc national de Port-Cros protégé ; sur les cétacés évoluant dans un sanctuaire, Pélagos, qui leur est dédié ? Et que dire de la pêche en mer, qu’elle soit professionnelle ou amateur, et de son « fruit » qui se retrouvera dans nos assiettes ? Sans polémiquer, le citoyen est en droit de réfléchir à l’après. Même une fois «la dernière boulette, la dernière galette » “avalée” par des hommes actuellement à pied d’oeuvre, sans relâche, pour que le littoral oublie ce tableau noir et retrouve ses belles couleurs.