Terres du Sud Habitat : « Honte d’être gestionnaire d’une tour pareille »
Des familles de la tour du Gère se sont invitées dans les locaux de Terres du Sud Habitat (TSH), lundi matin. À la mi-journée, elles ont été reçues par son vice-président Yves Gavory et son directeur général David Guengant (de gauche à droite sur la photo). Ce dernier a eu l’honnêteté de confier « [sa] honte d’être gestionnaire d’une tour pareille ».
Relogement
La question essentielle est celle du relogement. Et du délai qu’il faut encore attendre. Une locataire manifeste son incompréhension en voyant d’autres, arrivés après elle, et qui ont déjà déménagé. « Il faut connaître le détail des dossiers, des situations individuelles. Il faut avoir le logement disponible qui correspond au profil », rétorque Yves Gavory, rejetant en bloc le grief de passe-droits. La taille de la famille et ses moyens financiers doivent correspondre au logement vacant. La ville et le bailleur Terres du Sud, a-t-il expliqué, n’ont la main que sur % des attributions de logement. La majeure partie est détenue par l’État. Cela diminue la marge de manoeuvre.
Droit dérogatoire
Pour l’instant, les locataires du Gère ne sont pas sur une liste prioritaire, mais dans « le droit commun des demandes de mutation ». L’objectif de TSH est d’obtenir « un régime dérogatoire » pour avancer plus vite dans le relogement. « Nous sommes en attente d’une réponse de l’État, on nous prête une oreille attentive. » Mais donner une date est impossible. Il y a encore l’écueil des impayés – seulement six des locataires actuels sont à jour de loyers (dont les familles présentes lundi matin). Manque à gagner officiel : €.
Des millions dans la tour
Autre point noir : l’état pitoyable du bâti. TSH estime que le Gère affiche « un taux de vieillissement quatre fois supérieur à un bâtiment classique ». La pluie qui tombe à l’intérieur ? « Le dôme d’accès au toit est régulièrement forcé .» La dératisation ? « Déjà quatre campagnes ont été menées dans la cité cette année ; coût €». La tour a essuyé deux incendies en quatre ans. Absorbé , millions d’euros de travaux de rénovation en six ans. « Énormément de moyens économiques ont été concentrés. » Vu le résultat, « c’est un échec total .»Las,« ce n’est plus une question de moyens ».
Démolir
La volonté de La Seyne est de fermer la tour. Et de la détruire. Ce principe a été validé par le premier ministre, lors de sa rencontre avec le maire Marc Vuillemot. Quant au ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, il avait démissionné deux jours avant sa visite programmée à La Seyne.