Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Cyril Hanouna encore sur la sellette

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Le Conseil supérieur de l’audiovisue­l (CSA) a reçu près de 650 saisines concernant un extrait de l’émission de Cyril Hanouna sur C8, Touche pas à mon poste, où plusieurs chroniqueu­rs sont accusés d’avoir minimisé le viol conjugal. Les chroniqueu­rs réagissaie­nt à une question posée sur Twitter mardi par Fun Radio et qui a ému beaucoup d’auditeurs. « Charlotte ne supporte pas que son mec lui fasse l’amour la nuit quand elle dort. Vous trouvez cela normal ? », demandait Fun Radio. En réponses : 51 % de non, 49 % de oui. « Mettre le mot viol, aujourd’hui, pour ce cas précis de Charlotte, ça n’a aucun sens, voilà. C’est presque très dangereux pour tout le monde »,a lancé l’ex-mannequin et romancière Géraldine Maillet jeudi dans Touche pas à mon poste, s’en prenant à la secrétaire d’État à l’Égalité entre les hommes et les femmes, Marlène Schiappa : « Elle est en train de judiciaris­er les relations entre les hommes et les femmes. Il va y avoir un code civil du sexe, ça veut dire qu’on a le droit de faire l’amour entre 23 heures et minuit et à minuit cinq, il y aura un procès verbal ! (...) On est en train de devenir fous ». L’ex-Miss France Delphine Wespiser a appuyé le propos de la chroniqueu­se : «Avec Charlotte, on ne parle pas de son voisin, on parle de son petit copain (...) Des choses qui se font quand l’une ou l’autre personne dort, c’est tout à fait mignon, tout à fait sympa ».

« Arrêtez les censeurs ! »

Les images, supprimées de la plateforme de la chaîne, ont été largement partagées sur les réseaux sociaux. À la table des chroniqueu­rs, Gilles Verdez s’est au contraire emporté, en accusant Fun Radio de faire « l’apologie du viol conjugal », soutenu par Benjamin Castaldi. « Ces gens-là ne doivent plus faire de radio », at-il lancé, sous les protestati­ons de collègues et du présentate­ur. « C’est maladroit ce qu’ils ont fait à l’antenne », a souligné Cyril Hanouna. Il a reproché ensuite sa virulence à Gilles Verdez : « C’est à cause de gens comme vous qu’on ne va plus faire de télé, plus faire de radio et on va tout arrêter. (...) Arrêtez les censeurs ! », a réagi l’animateur star du groupe Canal+, dont les émissions ont déjà été par le passé lourdement sanctionné­es par le CSA pour une séquence sexiste et une autre jugée homophobe. Géraldine Maillet et Delphine Wespiser se sont excusées sur Twitter vendredi, Géraldine Maillet regrettant des « propos sans doute trop expéditifs ». Marlène Schiappa avait mis les points sur les i jeudi dans un tweet en forme de réponse à Fun Radio: « Ce que vous décrivez est un viol. Définition juridique : pénétratio­n obtenue sous la menace, la contrainte ou la surprise ».

raté… Les Français ne sont pas si bêtes et les deux enquêtes d’opinion parues aujourd’hui le démontrent. Dans un sondage Elabe, deux Français sur trois se disent choqués par ces inconvenan­ces, mais le plus grave pour le député de Marseille est que son coeur de cible est gravement touché, puisque la moitié de ses électeurs du premier tour de la présidenti­elle ont la même réaction de rejet. Pas étonnant alors que dans le classement de la cote des politiques français tenu par l’institut IPSOS, il passe de la e …à la e place ! Une dégringola­de pareille en quelques jours, c’est du jamais vu. Comment un homme intelligen­t –oui, Jean-Luc Mélenchon est un homme très intelligen­ta-t-il pu être à ce point emporté par ses passions et ses peurs qu’il s’est révélé incapable de surmonter une réelle épreuve de stress ? Beaucoup de citoyens resteront à ses côtés pour qu’il exerce une fonction tribunicie­nne qui portera leur mécontente­ment et leur ressentime­nt, mais nombre de

ceux-là se refuseront à imaginer qu’il puisse avoir un jour en main le bouton de la guerre nucléaire. La question de sa succession est maintenant clairement et cruellemen­t posée à Jean-Luc Mélenchon. Si la répression est indispensa­ble, le défi qui nous est lancé ne sera pas résolu en faisant stationner des policiers dans les centaines d’établissem­ents les plus touchés. Il est même à craindre que ces policiers ne deviennent les cibles toutes désignées des petits caïds qui se vautreront dans la haine anti-flic qu’ils inoculent à leurs condiscipl­es. La vraie question n’est plus posée seulement au gouverneme­nt, aux enseignant­s, aux parents, elle est posée à une société qui pense que le Code de la route n’a été établi que pour emm… les automobili­stes, qu’on peut bousculer les vieilles gens sur le trottoir avec sa patinette ou son vélo, au motif que la voiture pollue, que l’on peut cracher de la haine à condition d’être un rappeur, qu’un politique peut insulter impunément des magistrats, des policiers et des journalist­es, que des évêques sont excusables de couvrir des crimes pédophiles, que de se déculotter sur les scènes de théâtre est une preuve de génie, que la pornograph­ie est l’expression de la liberté sexuelle, qu’on peut écrire en toute impunité des dénonciati­ons anonymes sur les réseaux sociaux, que les lois de la République doivent céder devant les diktats religieux. Nos enfants ne sont que le reflet de nos misérables lâchetés collective­s.

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(Photo DR)
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