Avant... c’était avant

Avant, il y avait les mots doux de Marcel Desailly, les amabilités de Bernard Lama, les petites phrases d’Artur Jorge. Avant, il y avait les caresses de Di Meco, les câlins de Mozer, les douceurs de Ricardo. Avant, il y avait les « traîtres » passés d’un camp à l’autre. Les Fiorèse, Maurice, Cana et autres Déhu ou Leroy, conspués par les supporters d’en face. Car oui, avant il y avait des supporters en face. Bref, tout ça c’était avant… Avant qu’on ne l’appelle Clasico, comme pour mieux nous faire avaler qu’à défaut d’ivresse, il nous resterait toujours le flacon. Mais gardez donc vos flacons chers vendeurs d’abonnements aux chaînes payantes. Car même si celui que l’on appelle aujourd’hui Clasico n’aura sans doute plus jamais la folle odeur d’ammoniac, sentie un soir d’octobre  dans les couloirs du Vélodrome, le parfum d’un grand soir de football sera toujours là. Oui, après tout, quelle date regarde-t-on en premier quand la Ligue dévoile son calendrier ? Quel match divise et réunit autant à la fois ? Quelle affiche de Ligue  met aux prises six champions du monde ? De quel score se souvient-on en repensant à la saison précédente ? Alors non, même si certains mettent aujourd’hui la main devant leur bouche de peur qu’on ne lise ces paroles malheureuses qui, autrefois, ont tant fait notre bonheur, ne nous pinçons surtout pas le nez. Peu importe le flacon, l’ivresse est là.