« Les lecteurs continueront à faire entendre leur voix »

Alors que le Groupe Nice-Matin / Var-matin s’apprête à connaître de nouvelles évolutions, le point avec François Rosso, président de l’association des Lecteurs

Pouvez-vous nous rappeler comment est née l’association des Lecteurs de NiceMatin / Var-matin ?

François Rosso.- En novembre , lorsque les salariés du journal ont décidé de se lancer dans la reprise du Groupe NiceMatin à la barre du tribunal de commerce, ils ont constitué une SCIC – société coopérative d’intérêt collectif – dont la loi prévoit qu’elle doit intégrer, en son sein, des représentants des consommateurs, en l’occurrence des lecteurs.

C’est donc le fruit d’une disposition légale ?

Oui, mais pas seulement… Dans ce cas précis, il s’agit d’une disposition qui a du sens car, rappelez-vous, des milliers de lecteurs s’étaient mobilisés pour participer à l’effort financier de la reprise du journal par les salariés. La mobilisation générale qui avait eu lieu, témoigne de l’attachement des habitants au journal. L’idée d’un regroupement de lecteurs se serait de toute façon imposée…

Avez-vous toujours été entendus ?

Écoutés, oui, certainement. L’association fait remonter les remarques du terrain qu’elle recueille – comme les salariés du journal, d’ailleurs, mais avec plus de liberté et, sans doute, un peu plus de recul aussi. Toutes les informations sont ensuite transmises au directeur des rédactions afin de nourrir l’évolution du journal. satisfaction des lecteurs face au regroupement des éditions, sans contenter tout le monde, notamment ceux habitant des zones frontières entre deux bassins de vie. En revanche, de l’avis général, l’équilibre des pages n’est pas respecté. Il y a encore beaucoup à oeuvrer dans ce sens.

L’association est également coorganisatrice de spectacles produits par le Groupe, comme les Aoûtiennes à Bandol, Lunallena, à Bandol, puis Juanles-Pins, les Estivales dans plusieurs villes des deux départements… Est-ce son objet ?

Dans nos statuts, il est expressément spécifié que nous avons pour objets, entre autres, d’accompagner le développement de Nice-Matin / Var-matin, d’apporter notre soutien au Groupe… La diversification est un élément du développement, la suivre est une façon de manifester son soutien.

Quelle est l’actualité de l’association ?

Poursuivre le renforcement du lien entre les lecteurs et un journal qui s’affiche comme « réseau social depuis  », continuer notre activité « d’agent de liaison » entre les lecteurs et la direction des rédactions, organiser un événement autour de l’évolution de la presse régionale… mais il nous faut pour cela des bras et des cerveaux ! J’en appelle donc à la bonne volonté de nos adhérents et de tous ceux qui voudraient bien nous rejoindre.

Il n’est un secret pour personne que le nombre des lecteurs de presse – à l’échelon national, voire européen – baisse… N’avezvous pas l’impression de servir une cause appelée, sinon à disparaître, du moins à s’essouffler de jour en jour ?

Je ne suis pas certain que le nombre de lecteurs baisse. Au contraire, ils n’ont jamais été aussi nombreux ! Mais ils lisent autrement et sur d’autres supports. Il nous faut accompagner cette évolution – les abonnés numériques se multiplient – nous adapter aux habitudes de lecture. Ce travail doit être fait ensemble… Et n’oublions pas que seule l’information parue dans un journal écrit par de vrais journalistes – avec toutes les imperfections que l’on connaît – garantit la liberté de l’information et de ton. Nous, encore lecteurs, devons en être conscients et faire passer ce message.

Et l’avenir de l’association au sein du journal ?

L’actionnaire minoritaire, le groupe Néthys, est à ce jour présent et appelé à devenir majoritaire en . Pour l’heure il n’y a pas lieu d’en douter. En tout état de cause, quelle que soit sa place au sein des instances, l’association demeurera.