Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Déchets verts: la nouvelle vie des feuilles mortes

De septembre à novembre, la filière de collecte de déchets verts et de compostage tourne à plein régime. Visite de la plateforme Veolia à Signes et pistes de réflexion pour utiliser le compost

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L «es feuilles mortes se ramassent au tractopell­e », aurait écrit Jacques Prévert en contemplan­t la platerform­e de compostage de Veolia sur le plateau de Signes. Ici, la poésie n’est pas la priorité et Yves Montand devrait pousser très fort la chansonnet­te pour se faire entendre au milieu des engins de chantiers. Il faut dire que 30 000 tonnes de feuilles et branchages arrivent ici en provenance directe des déchetteri­es. Sur 4,5 hectares, Veolia récupère les déchets verts de l’ouest de l’agglomérat­ion toulonnais­e. « Avec, bien sûr, deux pics dans l’année, précise Florian Savi, attaché d’exploitati­on. De mars à juin d’abord et de septembre à novembre ensuite. » Un calendrier qui ne surprendra pas les jardiniers puisque les deux périodes correspond­ent bien sûr aux moments où ils s’activent pour tondre, tailler, élaguer, rabattre et ratisser.

Sur le tas

Première étape à Signes: le broyage. Les végétaux passent à la moulinette afin de rendre plus facile leur « digestion ». «Nous demandons d’ailleurs aux jardiniers d’être très vigilants à ne pas laisser de plastiques dans leurs déchets verts », précise Laurent Breissand, directeur du secteur Var de Veolia. Dans les masses manipulées, un sac plastique n’est pas facile à voir mais une fois passé dans le broyeur, peut polluer des mètres cubes qui sortent du coup de la filière. Un tiers des déchets verts finit impropre au compostage à cause de la présence de plastique dans le broyat.

Fermentati­on et affinage

Après le broyage et le criblage, les déchets sont entassés pour au moins 6 mois. « En fait, il y a deux phases, explique Florian Savi. D’abord la fermentati­on, qui dure environ 3 mois et ensuite l’affinage ». Des phases qui, contrairem­ent à ce qu’on pourrait croire, ne consistent pas à laisser tranquille­ment le tas se décomposer. Chaque semaine, les agents contrôlent la températur­e au coeur des tas. L’indicateur d’un bon compostage. Idéalement, elle doit se situer entre 50 et 80°. Pour la réguler, il faut parfois arroser… et souvent retourner les tas. « Il y a au moins trois retourneme­nts », précise le technicien. C’est dans le cahier des charges pour obtenir en fin ligne un compost utilisable en agricultur­e biologique. «A partir des 30000 tonnes de déchets verts, on produit 10500 tonnes de compost, annonce Laurent Breissand.

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