La punaise diabolique, l’insecte envahisseur
Pas une ni une dizaine, mais des centaines. Des centaines de punaises de campagnes, à la robe marron, qui viennent s’agglutiner sur les façades des maisons. Mais aussi dans les villas et les appartements. Là encore par dizaine dans les moindres recoins. Regroupés derrière des miroirs ou des tableaux, dans l’entrebâillement des portes, dans les vêtements. Partout. Ils ne sont plus rares les Hyérois à avoir subi depuis septembre cette invasion d’insectes réputés pour leur odeur nauséabonde. Ces punaises appelées diaboliques ou Halyomorpha halys, le docteur Romain Garrouste qui travaille au sein du Département Origines et Évolution au Muséum national d’histoire naturelle de Paris les connaît bien.
Parole d’expert
Il les étudie depuis plus de 8 ans. « Sans grands moyens financiers», nous confesse-t-il. Il les a observés notamment à Paris mais aussi dans son Sud d’origine, à Cogolin. On les dit inoffensives. Lui évoque leur caractère destructeur sur certaines cultures – en Italie, les diaboliques impactent fortement les noisetiers et notamment ceux de la firme Ferrero ; aux États-Unis, elles s’attaquent au maïs. Quant aux impacts sur le facteur humain, il relève qu’il n’est pas pris en compte. « Que dire des éventuelles allergies provoquées par ces insectes ou des réactions chez les personnes phobiques ? Quand il y en a une ou deux, ça va mais quand on constate une certaine quantité...». Dans son article « Rentrée 2018 très invasive pour la punaise diabolique» publié le 12 octobre (CNRS- Sorbonne), Romain Garrouste regrette que la « problématique de cette punaise invasive semble ne pas mobiliser les décideurs de nos villes ou de nos territoires. Pourtant c’est bien dans les centres urbains que l’augmentation rapide des populations de Halyomorpha halys, avec ses nuisances associées, est en train de se mettre en place». Alors qu’elles tentent de se protéger pour passer l’hiver, elles ressortiront au printemps pour pondre environ 200 oeufs par femelle. « Le chauffage des maisons détruira la quasi-totalité».