Rêve de décrocher l’or
En coulisses, l’innovation n’est pas criante. Les secrets de fabrication de ces médicaments sont bien gardés et la sécurité est primordiale. C’est tout juste si l’on croise de temps à autre, dans les couloirs, un employé vêtu d’une charlotte, de chaussons et de gants de protection ou travaillant derrière de grands hublots en verre en tenue de scaphandrier, tant la discretion est de mise. « Chaque bâtiment est dédié à un médicament », explique Pierrick Lefranc. Les couloirs blancs et aseptisés rappellent ceux des hôpitaux. Chaque service explique sur un petit tableau son process par le menu: fusion, extrusion, granulation, tamisage, cryobroyage…
millions d’euros d’investissement en
D’autres grands tableaux recueillent les impressions des salariés, leurs idées pour améliorer toutes les petites choses de l’entreprise mais qui peuvent engendrer du bénéfice en terme d’économies pour le groupe, de bien-être au travail, d’ergonomie… On y retrouve les mots «identité, résultats, idées d’amélioration, moral, réalisations, taux d’absentéisme ». Les objectifs et résultats sont notés chaque jour dans différentes catégories : clients, coût, qualité, EEHS (énergie, environnement, hygiène, sécurité). Il s’agit de « management visuel ». Plus loin, une affiche représente une photo de groupe des salariés avec ses mots : « One Ipsen, fiers de nos accomplissements.» Dans les couloirs de chaque service, les visages des salariés les plus méritants figurent chaque trimestre en bonne place sur des « wall of fame » ou murs des célébrités pour récompenser leurs actions et idées. Derrière les vitres épaisses, des machines dernier cri et de haute technologie rappellent que l’on fabrique ici des médicaments essentiels à la santé des patients atteints de cancers. En 2018, 26 millions d’euros ont ainsi été investis. « La pharmaceutique est un marché en perpétuel investissement, dans des machines, pour protéger les patients, sécuriser les médicaments, intégrer de nouveaux produits pour améliorer la rentabilité du site de Signes », confie Pierrick Lefranc.
Travaux en cours et emplois à la clé
Des travaux conséquents ont d’ailleurs commencé à proximité des trois bâtiments originels. « Aujourd’hui, nous sommes dans une phase de déploiement de trois autres gros bâtiments qui devraient permettre la création d’une cinquantaine d’emplois identifiés - les intérimaires - et, au-delà de 2020, par la création d’une centaine d’emplois », précise le P.-d.g. Coût de cet investissement qui doit s’étaler jusqu’en 2020 : 50 millions d’euros.
« Une bouffée d’oxygène »
Les nouveaux bâtiments, dont le premier devrait être achevé à la fin de l’année, accueilleront un futur site de production de médicaments, un entrepôt ainsi qu’un grand centre de vie pour les salariés avec une cantine et une salle de réunion pouvant accueillir jusqu’à trois cents personnes. L’ambition est de faire d’Ipsen « un site vert » sans plus aucune voiture dans la zone. « On aura un site piéton et, pour éviter de laisser nos véhicules au soleil, ils seront protégés par des panneaux photovoltaïques», explique Pierrick Lefranc. Enfin, Ipsen a signé récemment avec la chambre de commerce l’acquisition de 46 000 m² supplémentaires. Une réserve foncière qui permettra de développer encore de nouvelles activités et de nouveaux produits. « On se donne ainsi une bouffée d’oxygène, confie le P.d.g. Aujourd’hui on est extrêmement compétitifs, on est moins cher tout en étant au fin fond du Var. »