La campagne oléicole «Nous récoltons avec un mois d’avance... Il faut attendre. Le risque, c’est la mouche»
Jean-Louis Baudino, président du conseil d’administration de la coopérative oléicole cuersoise “Le Moulin des cinq ponts” et membre du conseil d’administration du Groupement des oléiculteurs du Var, est clair quant à la précocité de la récolte : « Il y a vingt ans, on attaquait le 15 ou 20 novembre… Mais on voit que le réchauffement est passé par là: on a gagné près d’un mois de maturité depuis vingt ans… » Comme pour la vigne, on n’observe pas le même calendrier sur la côte ou les vallées littorales que dans l’arrière-pays… « On a entre 5 et 6° C d’écart entre Cuers et Saint-Maximin, par exemple… La fraîcheur est un bel avantage dans le combat contre la mouche de l’olivier, qui est active par temps chaud et humide ». La quantité d’olives produite est en forte hausse cette année, après une saison 2017 particulièrement éprouvée par la sécheresse : « On retrouve les volumes que l’on connaissait il y a 7 ou 8 ans ».
À Cuers, deux tonnes par jour jusqu’en janvier
En revanche, le rendement reste faible : « Environ 9 % » (soit un litre d’huile produite avec une dizaine de kg d’olives, Ndlr). Jean-Louis Baudino estime qu’il faudrait encore attendre avant de récolter : « Maintenant, on a des olives saines, jolies, mais qui se sont gorgées d’eau à la fin d’un été sec. L’idéal serait de les cueillir quand elles flétrissent. Les anciens cueillaient parfois jusqu’en décembre… » Alors ? Pourquoi ne pas le faire ? « Parce qu’on a peur de l’arrivée de la mouche, qui nous a bien épargnés jusqu’à maintenant. L’idéal, ce serait qu’il fasse froid. On serait tranquilles ». À Cuers, le Moulin des cinq ponts est activé trois fois par semaine et traite environ quatre tonnes tous les deux jours. Les 450 coopérateurs apporteront leurs olives jusqu’en janvier. « On tourne entre 160 et 200 tonnes par an ». Pour avoir sa “propre” huile, il faut apporter 400 kg d’olives.