La VAR .... version Molière
Utilisée depuis le début de la saison, l’assistance vidéo à l’arbitrage était au coeur de toutes les discussions dimanche soir, dans les couloirs du Vélodrome après la défaite de l’OM (0-2)
Marseille, dimanche 28 octobre, 23 heures et quelques poussières. Le rideau vient de tomber sur la pelouse du Vélodrome et, comme de coutume, la scène se déplace du terrain vers la fameuse « zone mixte ». Un à un, les acteurs, qui viennent de troquer leurs costumes de footballeurs pour d’autres, au goût parfois un brin douteux, défilent alors pour réciter leurs textes. Sans surprise, quand on daigne bien vouloir s’arrêter devant micros et caméras, on joue bien entendu la satisfaction dans les rangs parisiens. Et même si Neymar tente une improvisation au sujet de la trop grande générosité d’un public marseillais qui vient de lui adresser de drôles de «cadeaux» sur chacun des corners de son équipe, l’agacement n’est pas dans ce camp-là. Non, c’est évidemment chez les Olympiens que l’on trouve les plus parfaites scènes de colère.
Rami: «C’est triste»
S’estimant floués par l’arbitrage, les joueurs de Rudi Garcia reprochent en effet à Benoît Bastien d’avoir sifflé trop tôt sur une action qui s’était soldée par un but égalisateur, finalement refusé à Mitroglou (lire par ailleurs). « Moi
je ne comprends pas, lance Adil Rami. On ne va pas cracher sur l’arbitrage, on a perdu c’est comme ça, déplore le
Fréjusien. Mais on fait des réunions en début de saison avec les arbitres et ça ne sert à rien, lors de ces réunions, de dire qu’avec la VAR on va laisser terminer les actions et ensuite regarder les vidéos, car aujourd’hui (dimanche) ,ce n’a pas été le cas. Il n’y a eu aucune faute. On a la chance d’avoir la VAR, il faut en profiter. C’est triste ».
Eyraud : « Pas dû faire suffisamment d’études »
Des regrets et des griefs également formulés par Florian Thauvin, Bouna Sarr ou encore Morgan Sanson, mais surtout par Jacques-Henri Eyraud. « Je suis allé voir M. Bastien, raconte le
président olympien. Il m’a expliqué que pour lui il y avait obstruction. Je n’ai pas dû faire suffisamment d’études pour comprendre la définition de l’obstruction dans le football. Je ne l’ai pas vue, elle est curieuse. Je ne suis évidemment pas d’accord avec cette décision. Elle est incompréhensible, comme l’est le non-recours à la VAR ». Oui, au-delà du débat sur la faute de Strootman, c’est la non-utilisation de la VAR qui est reprochée à Benoît Bastien.
Courbis : « Peut-être que les gars dans la camionnette… »
Un reproche compris par Rolland Courbis. « Il vaut mieux s’en servir un peu trop que pas assez, nous annonce Coach Courbis. Mais peut-être que les gars qui ont la responsabilité de la VAR dans la camionnette (les arbitres qui analysent les images sur des écrans installés dans un car, N.D.L.R.) auraient pu lui dire de jeter un coup d’oeil ». Une suggestion toutefois jugée impossible par Joël Quiniou puisque Monsieur Bastien avait déjà sifflé (lire par ailleurs). Allez, à propos de siffler, il est peut-être temps de siffler la fin de cette farce digne de Molière. Avant qu’elle ne devienne carrément bonne pour le théâtre de Guignol.