Var-Matin (La Seyne / Sanary)

En route pour le Rhum !

Le navigateur sanaryen prendra le départ de la Route du Rhum demain à bord de Ciela Village, son trimaran attaché et réparé au port de La Seyne. Avec envie et ambition

- PROPOS RECUEILLIS PAR SÉBASTIEN HÉNOT shenot@nicematin.fr

Thierry Bouchard espère bien que le meilleur lui a été réservé pour la fin. Le Sanaryen de 59 ans sera au départ de la Route du Rhum demain à Saint-Malo (Ille-etVilaine), pour la troisième fois de sa carrière de skipper… et sa toute dernière course. Et le chef d’entreprise a “galéré” avant d’en arriver là, entre ses avaries lors de la Transat JacquesVab­re en novembre dernier et des travaux perturbés

(1) par la météo pour remettre à flot Ciela Village

(2) à La Seyne, le port d’attache de son trimaran Class 50. Alors, Thierry Bouchard souhaite désormais terminer sur une bonne, voire même une très bonne note à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe). Interview.

Vous êtes fin prêt à partir ?

Oui, je suis même impatient à force d’attendre ! C’est toujours compliqué de “passer le temps” la semaine précédant le départ… J’ai envie d’y aller, en espérant que la météo sera clémente…

Les mauvaises conditions météorolog­iques de ces derniers jours ont justement failli modifier le jour du départ…

En début de semaine, il n’était pas possible de sortir du port… Cela a affolé la direction de course et certains concurrent­s. Mais ça va mieux maintenant et ça devrait aller pour dimanche. En revanche, on aura de vraies conditions hivernales quand on va sortir de la Manche…

Et vous, cela ne vous a pas perturbé ?

Pas trop : ça ne sert à rien de s’énerver, il vaut mieux être fataliste et attendre que ça évolue.

Votre bateau est paré ?

Tout va bien, il est à l’abri : nous sommes arrivés à Saint-Malo le  octobre au soir et il est en parc fermé depuis. Nous avons été les derniers à rentrer, le temps d’installer déjà tous les monocoques.

Vous n’avez pas obtenu de résultat significat­if lors des compétitio­ns préparatoi­res à la Route du Rhum…

Cela n’a effectivem­ent pas été concluant mais c’est parce que Ciela Village est pensé uniquement pour le large et je n’ai pas investi dans des voiles de grand prix. Et puis, nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour peaufiner le bateau depuis sa remise à l’eau fin mai…

Mais tout est au point désormais ?

Depuis ma dernière compétitio­n, le Grand Prix Valdys fin août-début septembre, je suis sorti tous les jours, dans toutes les conditions. J’ai beaucoup travaillé sur les réglages du mât et des voiles, j’ai “réglé” le bateau, je l’ai bien fait progresser, je l’ai éprouvé, fiabilisé… Et tout va bien : je suis même au-dessus de sa vitesse théorique ( noeuds) !

Et vous, vous êtes en forme ?

En pleine forme ! Je suis serein et reposé : j’ai fait attention à ne pas arriver fatigué, à ne pas forcer sur mon corps, à ne pas me blesser…

Vous pouvez donc être confiant et même ambitieux…

L’objectif est de finir sur le podium de ma catégorie : avec ce bateau, j’en ai les moyens. Mais il peut se passer tellement de choses sur une transatlan­tique en solitaire… Et la concurrenc­e va être rude, elle peut réserver des surprises : j’espère qu’elles seront bonnes ! Il va falloir gérer tout ça.

La première marche de votre podium est-elle envisageab­le ?

Plus l’objectif est élevé, plus la pression est élevée… Je préfère rester modeste et ne pas être déçu. Je veux déjà bien naviguer et ne rien regretter. Le plus important est de ne pas avoir de casse et de ne pas me blesser.

Êtes-vous revenu à Sanary depuis la pause que vous y aviez fait fin août ?

Quelques jours début octobre. C’était important de voir ma famille. Je suis totalement consacré à la préparatio­n de la Route du Rhum depuis des mois et c’est difficile pour mes proches… Et j’ai hâte de rentrer chez moi définitive­ment : je suis en Bretagne depuis le mois de juin ! 1. Panne informatiq­ue puis fissure dans la coque l’avaient contraint à l’abandon… avant une collision et le bris d’un flotteur sur le convoyage du retour ! 2. Du nom de la chaîne d’hôtellerie de plein air haut de gamme que Thierry Bouchard a fondée à Bandol en 2015.

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(Photos DR) Thierry Bouchard et Ciela Village sont prêts à faire route.

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