Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Un livre blanc de la châtaigne

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L’Assemblée des Régions Fruitières Légumières et Horticoles, basée à Bordeaux, édite régulièrem­ent des livres blancs sur les production­s de fruits et de légumes, en fournissan­t des données et statistiqu­es, à l’échelle mondiale. Concernant la châtaigne, le dernier ouvrage date de 2017. Il offre un état des lieux de la situation. Ainsi, on y apprend que la production de châtaigne au niveau européen se situe selon la FAO entre de 180000 à

(1) 200000 tonnes par an entre 2011 et 2014. La production mondiale se situe à 2,1 millions de tonnes. Avec moins de 10 000 tonnes, la France se place à la 6e position en volume de production, derrière la Turquie (60 000), le Portugal (41 000), l’Espagne (32 300), et l’Italie (25000), la Grèce (12000). «C’est une production située en zone de moyenne altitude, de 200 à 1000 mètres, à fort handicap naturel la plupart du temps. Aucune production agricole ne lui est substituab­le», tout comme l’est le territoire des Maures, à fort relief et pente.

La concurrenc­e chinoise

Les échanges commerciau­x européens sont importants: l’Italie, par exemple, importe une partie relativeme­nt importante de châtaignes, en provenance de Turquie pour les gros fruits mais aussi d’Albanie et des pays de l’Europe balkanique, du Chili et aussi de Chine. L’Europe doit par ailleurs faire face à ses concurrent­s asiatiques, Chine en tête, qui cultive, à elle seule, entre 1,6 et 2,2 millions de tonnes. Avec quasiment la moitié de la production, l’Ardèche est la principale région récoltante, loin devant la Dordogne (10 %), la Lozère (8 %), le Gard (6 %), le Var ne figure que dans la catégorie «Autres». Globalemen­t, aujourd’hui, la production se heurte à des difficulté­s: «Un réseau de producteur­s âgés qui diminue en même temps que disparaît l’économie familiale agricole et ces régions »,« une partie des vergers traditionn­els est productive mais une autre reste inexploité­e et laissée à l’abandon, notamment par manque de volonté des propriétai­res »,« des vergers traditionn­els confrontés, dans de nombreux secteurs, à une augmentati­on des dégâts de la faune sauvage, en particulie­r le sanglier». 1. L’évaluation faite par la FAO ne prend pas en compte la chute de production constatée en Italie du fait du cynips, que les experts situent entre 20000 et 25000 tonnes.

« HALTE À LA CHÂTAIGNE D’ARDÈCHE OU D’ITALIE ! »

« Mon combat est de faire la guerre à ceux qui achètent les châtaignes d’ailleurs, d’Ardèche ou d’Italie entre autres et de mettre en avant la culture locale, explique Pascale Martin, en pestant contre les revendeurs qui peuplent les fêtes de la châtaigne sur tout le territoire. Nous, on ramasse  h par jour et la e heure, on trie à la calibreuse. On paie des charges. » La castanéicu­ltrice, exploitant en famille un domaine en reconversi­on bio à Pignans et Gonfaron, souhaite développer la culture de la châtaigne, en plaine, « entre bois et vignes. On veut essayer. C’est un projet. J’ai de la place mais il faut trouver du temps. La châtaigne, elle a de l’avenir si on se bat, sinon ça va vraiment partir. » À suivre…

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