Var-Matin (La Seyne / Sanary)

JOURNÉE, TOULON - PERPIGNAN: A H À MAYOL) Yoann Cottin, au nom du père

Le fils de l’ancien trois-quarts centre puis entraîneur toulonnais veut assurer la relève. Il a réalisé un premier rêve en foulant la pelouse de Mayol pour la première fois. C’était face à La Rochelle

- PAUL MASSABO

Quand le rêve devient réalité, il arrive qu’on soit déçu. Cela n’a vraiment pas été le cas pour Yoann Cottin. La réalité a été au moins à la hauteur du rêve. Il n’a manqué que la victoire pour que la fête soit totale. Dimanche dernier, le demi de mêlée des Espoirs a foulé, à la tête de l’équipe une, pour la première fois de sa prometteus­e carrière, la pelouse de Mayol, comme l’avait fait en son temps son père. Pour ce Toulonnais pur jus, qui vit à Solliès-Pont et fréquente l’école de rugby du RCT depuis l’âge de six ans, cette « première » n’est bien évidemment pas une fin en soi. Mais une simple étape qui va se prolonger face à Perpignan. Yoann Cottin sait bénéficier de la blessure de Rhys Webb qui s’éternise et du forfait d’Anthony Méric, de nouveau touché au genou droit. Bref, le malheur des uns…

« Ça va basculer du bon côté »

Sur sa première titularisa­tion devant le public de Mayol, l’étudiant en Staps ne fait pas dans la demi-mesure. « C’était bien, intense. Magique ! La descente du bus devant le stade suivie de la traversée au milieu des supporters, je l’ai goûtée et vécue pleinement. » Il n’y a pas si longtemps, il faisait partie de ces fans qui encouragen­t et crient avec délectatio­n. Alors imaginez un peu, le fait d’être de l’autre côté. Et de décrire : « La pression était bien là, mais je n’étais pas angoissé. Face à cet événement, poussé par le public, je n’étais en rien stressé. J’étais plutôt content. La pression était positive. De plus, j’ai bénéficié de l’aide de mes partenaire­s. » Sur le dénouement de cette frustrante confrontat­ion (défaite 9-13), le demi, âgé de tout juste vingt ans, reconnaît : « On a vécu des moments plus convaincan­ts. À titre personnel, je suis déçu de ne pas avoir fait le plein (de réussite). » Ce garçon plutôt extraverti n’est pas du genre à faire dans la sinistrose de mauvais aloi. « Cette défaite, on la digère. On sait qu’on va réussir des trucs intéressan­ts. Il reste des détails à régler collective­ment, mais on n’est pas loin. On va basculer du bon côté. On va s’éclater. »

Encore plus envie

« Le doute ? Au haut niveau, on n’a pas le temps d’en avoir, explique-t-il sobrement. Aujourd’hui, avec tous ces revers consécutif­s, on a encore plus envie. » Le manque de confiance du groupe ? Là encore, ce n’est pas son problème. « Je viens d’arriver dans le groupe depuis à peine une semaine. Je n’y ai pas directemen­t été confronté. » Altruiste, ce joueur dynamique qui colle au ballon et aime défendre, sait devoir encore gérer ses émotions, les temps forts et faibles, tout en canalisant son énergie. Avec son incessante envie de bien faire inculquée notamment par son père, ce fils unique prend tout à coeur. Impatient comme beaucoup de jeunes de son âge au talent prometteur, Yoann ne remerciera jamais assez le staff de lui avoir accordé sa confiance. Le bricolage, dont il est amateur, lui permet régulièrem­ent de couper avec le rugby. D’autant mieux qu’avec le rugby et le RCT, il n’entend vraiment pas bricoler. Son père, dont il est très fier, ne l’admettrait pas. La chose est trop sérieuse.

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(Photo Luc Boutria/Valérie Le Parc) Après une première titularisa­tion face à La Rochelle, Yoann Cottin, qui fréquente l’école de rugby du RCT depuis qu’il a six ans, sera aujourd’hui remplaçant face à Perpignan.

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