Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Bibliothèq­ue sonore: le plaisir de lire pour tous

Les bénévoles de la Bibliothèq­ue sonore de Sanary/Sud Ste-Baume lisent à haute voix et enregistre­nt des livres, qui sont ensuite prêtés aux personnes empêchées d’accéder à ce plaisir élémentair­e

- J. P. jpoillot@nicematin.fr

R «endre le plaisir de la lecture à ceux qui en sont privés.» Cette louable mission est aussi colossale, et c’est celle des bénévoles qui composent et font fonctionne­r la Bibliothèq­ue sonore de Sanary/Sud Sainte-Baume. «Nous proposons aux malvoyants et à toutes les personnes empêchées de lire, du fait d’un handicap, des prêts de livres et de revues sonores sous forme de fichiers numériques », résume Jean-Pierre Berry, le président des Donneurs de voix. Cette associatio­n, présente partout en France, a été créée en 1972 sous l’impulsion du Lions Clubs. Elle vit de subvention­s, de dons et de legs. Reconnue d’utilité publique en 1977, elle est de ce fait exemptée des droits d’auteur et l’adhésion pour les audio-lecteurs est totalement gratuite. Ils doivent seulement présenter un certificat médical attestant de leur situation pour que s’ouvre à eux tout un monde de récits, d’aventures, d’évasion et de connaissan­ces.

Une trentaine d’heures pour enregistre­r un livre

A Sanary, ils sont une quinzaine, principale­ment des femmes à la retraite, à donner d’abord de leur temps, pour assurer l’accueil lors des permanence­s et les tâches administra­tives, envoyer et retourner les CD aux bénéficiai­res(1), les entretenir, mettre à jour les catalogues, etc... Puis à donner de la voix, c’est-à-dire à lire des ouvrages et à les enregistre­r, alimentant ainsi continuell­ement un catalogue déjà extrêmemen­t riche au niveau local, et qui vient enrichir l’immense serveur national de la Bibliothèq­ue sonore et ses milliers de références, auxquelles les bénéficiai­res ont évidemment accès en télécharge­ment. Nicole Lacondemin­e est de celles-là : «Ça demande beaucoup de temps, note cette membre active et polyvalent­e de l’associatio­n depuis 6 ans. Je passe en moyenne une trentaine d’heures pour réaliser un livre audio. L’idéal est d’être au calme, chez soi, devant son ordinateur et son micro. Il faut compter une dizaine d’heures de lecture, et vingt de plus pour nettoyer la bande, c’est-à-dire faire du montage pour la débarrasse­r de tous les bruits parasites, les bruits de langues, les défauts de prononciat­ions, etc. Mais moi, j’avoue que je suis très perfection­niste et que j’adore ça !» confie l’ancienne orthophoni­ste.

Les nouveaux bénévoles sont les bienvenus

Mais les Donneurs de voix assidus comme elles sont difficiles à trouver : « Des personnes à la retraite sont bien tentées par l’expérience, mais l’aspect technique en rebute beaucoup », remarque celle qui se charge également de former ces potentiels lecteurs. Un constat en forme de message : si vous souhaitez donner de votre temps et/ou de votre voix pour les autres, que vous avez quelques notions d’informatiq­ue, la Bibliothèq­ue sonore n’attend que vous.

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 ?? (Photos Dominique Leriche) ?? L’équipe de la Bibliothèq­ue sonore (ici presque au complet) tient une permanence chaque mardi matin à la médiathèqu­e de Sanary. Actuelleme­nt, grâce aux Donneurs de voix,  personnes de Sud Sainte-Baume, mais aussi de Six-Fours, ont accès à de très nombreux ouvrages et revues.
(Photos Dominique Leriche) L’équipe de la Bibliothèq­ue sonore (ici presque au complet) tient une permanence chaque mardi matin à la médiathèqu­e de Sanary. Actuelleme­nt, grâce aux Donneurs de voix,  personnes de Sud Sainte-Baume, mais aussi de Six-Fours, ont accès à de très nombreux ouvrages et revues.
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Pour enregistre­r un livre à haute voix, il faut un ordinateur et un micro, mais aussi du calme, du temps et quelques petites notions d’informatiq­ue. Avis aux amateurs !

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