Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Une expo exceptionn­elle sur la fin de la Grande guerre

Est la ville du Var qui présentera les documents les plus forts sur la victoire alliée de 1918, au forum du Casino à partir de dimanche. L’aboutissem­ent d’un énorme travail depuis cinq ans

- SYLVAIN MOUHOT

Hyères

Dimanche 11 novembre marquera le centenaire de l’Armistice de la guerre 1914-1918. Le terme de la première guerre totale de l’Histoire, dont l’ignoble bilan est proche de 20 millions de morts (10 millions de soldats, 9 millions de civils). « Ona trop parlé de boucherie. C’est oublier que nos combattant­s étaient fermement décidés à aller au front pour “se payer du Boche” », rappelle Georges Prud’homme, le coordinate­ur des actions menées à Hyères depuis quatre ans. Le maire Jean-Pierre Giran : « Quand on se replace avant 2014, quand j’ai désigné Georges Prudhomme à la tête de la mission Centenaire, avec Annie Lombard et une petite équipe, on ne pouvait pas imaginer des exposition­s d’un niveau aussi remarquabl­e, ni la fréquentat­ion importante, ni l’adhésion à cette démarche. » L’idée initiale d’impliquer la ville d’Hyères dans le conflit, une propositio­n cocasse puisqu’aucun combat ne s’y est tenu, a été respectée à la lettre. « Il y a eu beaucoup de matière, un énorme travail de recherche, des documents, des objets, des lettres et des témoignage­s qui nous indiquent comment Hyères a vécu le conflit et comment était la ville à cette période-là », reprend le maire. Hyères, et ses 6 000 habitants, a vu sa population augmenter de 5 000 personnes quand les 33 hôtels de la ville furent réquisitio­nnés pour héberger des blessés du front Nord-Est et du front d’Orient (Dardanelle­s et Sardaigne). Cette année, c’est la victoire qui est commémorée. Le retour du printemps auquel on ne croyait plus, le bourgeon qui pointe sur la branche noircie.

Livres et tableaux

Georges Prud’homme a usé de son entregent d’ancien conservate­ur du musée national de la Marine à Paris, pour arpenter les archives de l’Établissem­ent de communicat­ion et de production audiovisue­lle de la Défense, la mémoire iconograph­ique des armées. « J’ai pu obtenir de présenter à Hyères les quelques images qui sont restées de la signature du traité de Versailles le 28 juin 1919. On y voit Foch, Joffre et Pétain descendre de voiture. Puis les plénipoten­tiaires allemands sortir du château de Versailles », dit-il. Une archive exceptionn­elle, forte de sens, puisque de l’humiliatio­n faite à l’Allemagne naîtront les germes de la montée du national-socialisme dans les années 1930. À voir aussi, la démobilisa­tion des poilus et le défilé sur les Champs-Élysées des maréchaux et des troupes étrangères (sénégalais­es, marocaines, etc.). Au rayon des arts, sera présenté le manuscrit original du Guerrier appliqué de Jean Paulhan, lui-même poilu dans un régiment de chasseurs, blessé en 1915 et devenu guetteur d’avions ennemis à Amiens. Également des peintures d’avant-guerre de Paulin Bertrand, des caricature­s de guerre de Jean-Louis Forain qui, à 65 ans, était volontaire­ment venu sur le front pour dessiner. « Nous avons voulu faire une exposition très profession­nelle », conclut Georges Prudhomme.

 ?? (Ph. VLP) ?? Annie Lombard et Georges Prud’homme, entourant le maire Jean-Pierre Giran, sont les grands artisans de la riche programmat­ion de la manifestat­ion.
(Ph. VLP) Annie Lombard et Georges Prud’homme, entourant le maire Jean-Pierre Giran, sont les grands artisans de la riche programmat­ion de la manifestat­ion.

Newspapers in French

Newspapers from France