Var-Matin (La Seyne / Sanary)

D coupée : les usagers contraints à la patience

Fermée depuis le 8 novembre en raison d’un affaisseme­nt de la chaussée, la départemen­tale ne permet plus de liaison directe entre Collobrièr­es et Grimaud. Au grand désarroi de ses usagers

- HARRY HOZÉ

Une seule route vous manque et tout est dépeuplé. Voilà, à peu de chose près, le constat que peuvent tirer les habitants de Collobrièr­es et de Grimaud ces jours-ci. Coupée depuis plusieurs jours en raison d’un affaisseme­nt de la chaussée dû aux intempérie­s, la route départemen­tale 14, reliant les deux communes des Maures ne permet plus aucun passage entre la cascade «Porsangla » et le hameau de Capelude. Un manque à gagner pour les commerçant­s ? « Il est vrai que ces derniers jours, on reçoit moins de clients que d’habitude. Mais je ne suis pas certaine que ce soit uniquement en raison de la route barrée», tempère Isabelle Mialocq, vendeuse à la Confiserie Azuréenne. Ce que cette employée reproche, c’est le manque d’informatio­n à ce sujet. « Quelques clients m’ont rapporté qu’en venant de Grimaud, rien n’annonce que la route est fermée. Ils roulent pendant 10 ou 15 kilomètres et, au dernier moment, voient le panneau « route fermée ». Ils n’ont alors d’autre choix que de rebrousser chemin. C’est sympa pour eux », déplore-telle.

Des alternativ­es plus longues

Un peu plus loin dans le village de Collobrièr­es, une autre commerçant­e confirme ce ressenti. « Ça va que, pour nous, il s’agit d’une activité saisonnièr­e, se rassure Antje Lepra, responsabl­e de la boutique Lou Castagnié. Mais pour mes enfants, qui travaillen­t sur Grimaud, et certains de mes amis qui empruntent régulièrem­ent cette route, c’est un véritable calvaire. Ils sont obligés de faire un détour et de passer par Bormes-les-Mimosas. Entre l’essence et le temps supplément­aire que cela implique, ce n’est pas terrible. Surtout que c’est au moins 30 minutes de route en plus ».

La durée des travaux interpelle

Alain Durand, client régulier de cet atelier de vannerie et de châtaignes, se met à la place des personnes concernées par la fermeture de cet axe routier: «En ce qui me concerne, je n’emprunte cette route que pour du loisir, quand vient la saison des champignon­s et des asperges. Mais pour ceux qui l’utilisent pour travailler, ça doit être intenable. » Plusieurs solutions existent tout de même pour relier ces deux communes, situées à 17 kilomètres l’une de l’autre à vol d’oiseau. Le col du Babaou d’abord. Une route longue de 6,6 kilomètres, parfois étroite, souvent sinueuse et très peu protégée du vide par des barrières. « Mais ce col, il est mortel », souffle une cliente de la Confiserie Azuréenne, de passage à Collobrièr­es à l’occasion d’un déplacemen­t à destinatio­n de SainteMaxi­me. «Comment va-t-on faire ? demande-t-elle à son mari. S’il le faut, on retourne à Toulon et on repartira demain par une autre route». « Vous devriez passer par la D88, qui amène à La Londe », lui suggère Isabelle Mialocq. Cette départemen­tale, un peu plus à l’ouest, représente une autre alternativ­e pour relier Collobrièr­es à Grimaud. Pas forcément plus pratique, quand on sait que cet itinéraire rajoute 15 kilomètres à celui qui passe par le col du Babaou. Toujours est-il qu’il faudra s’en accommoder et prendre son mal en patience. Pour, au moins, deux à trois mois, durée minimale des travaux envisagés pour re mettre la D14 en état. « Mais trois mois c’est une aberration, s’insurge Alain Durand, au moment de repartir de Lou Castagnié, châtaignes en main. Si, vraiment, les services appropriés déploient les hommes et les moyens nécessaire­s, ça doit être bouclé en trois semaines. » Sa femme poursuit : « Est-ce vraiment impossible de le faire plus rapidement ou est-ce que c’est parce que ça coûterait trop cher ? C’est possible aussi. »

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(Photo H. A.) Les travaux de remise en état de la chaussée ont débuté mais ils seront longs et les usagers habituels de la D vont encore devoir prendre leur mal en patience.

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