«La jeunesse n’est pas mortifère»
Comment construire une communauté méditerranéenne alors que l’Europe est au bord de l’implosion?
Cette date anniversaire des attentats de Paris nous rappelle, c’est vrai, que l’instabilité du monde nous touche, nous impacte. Mais entre le militaire et l’islamisme, il y a tout le reste. Et moi, je fais le pari de la vie, pas de la mort. La Région Provence-Alpes-Côted’Azur, reconnue par de très nombreuses institutions internationales et soutenue par Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, occupe une position très forte sur le bassin méditerranéen pour coaliser les intelligences et faire en sorte que l’Europe ait une politique méditerranéenne. Ce n’est peut-être pas un hasard si le « Sommet des deux rives », voulu par Emmanuel Macron, se tiendra à Marseille en juin .
Mais cette politique méditerranéenne européenne ne relève-telle pas des États ?
Mais cette diplomatie régionale, de proximité que je mène, je le fais au service de mon pays, en accord avec le ministre des Affaires étrangères. Je rajouterai que, parce qu’on se connaît bien sur les deux rives de la Méditerranée, qu’on est amis, les échanges, les discussions pour construire cette politique de la Méditerranée sont souvent plus faciles qu’au niveau des États. On l’a démontré l’an dernier avec l’acte I de la « Méditerranée du futur », axé sur les questions environnementales. En un an, nous avons lancé des projets communs sur toute la façade méditerranéenne, et ce n’est qu’un début.
Certains intervenants ont évoqué la crainte que suscite la jeunesse de la rive Sud. Comment lutter contre ces idées reçues ?
Il y a toujours des gens qui ont peur de leurs voisins, de leurs différences… Mais en réalité, le monde est très ouvert. Beaucoup plus que certains veulent bien le croire. Grâce notamment aux nouvelles technologies, l’évolution des relations a été phénoménale. Il existe aujourd’hui une compréhension de ce que représente la vie. La jeunesse n’est pas mortifère. Il ne faut pas en avoir peur.
Vous avez déclaré ne pas vouloir « faire partie de la dernière génération à n’avoir jamais connu la guerre ». Une réaction aux graves affrontements qui embrasent encore Gaza et Israël.
Dans mon discours d’ouverture, j’aurais dû évoquer aussi, c’est vrai, ceux qui n’ont jamais connu la paix. Bien sûr, il faut continuer à oeuvrer à la paix au ProcheOrient, mais je n’irai pas plus loin sur cette question. Ce n’est pas de ma compétence, mais de celle du ministre des Affaires étrangères.