Histoires courtes de « vrais » Bandolais
Des trois, Henri Suquet fut sans doute le plus dissipé. Certains se souviennent de lui lorsqu’il était en terminale… primaire avec son opinel planté dans le pupitre, sur lequel il gravait son postulat préféré : « Ici j’ai souffert, ici tu souffriras»; lui qui, à l’occasion, tordait le cou de quelques rigaous ou précipitait à l’eau, derrière la digue, tel personnage soupçonné de moeurs bizarres.
Quand Suquet rencontre Gaimard
Il est l’un des derniers pescadous à fabriquer luimême ses girelliers. En fait, Henri ne rêvait que de courir les océans, ce qu’il fit lors de sa carrière au long cours, puis à la pêche, puis lorsqu’il fut patron de la vedette de la SNSM Saint-Elme. En 1957, lors d’un voyage, Henri Suquet rencontra par hasard son ami Pierrot Gaimard à… Nouméa. Pierrot (au centre), qui fut le directeur connu et reconnu du restaurant renommé de la société nautique de Marseille, où il vit passer le baron Bich, Florence Arthaud, Marc Pajot et tant d’autres voileux hauturiers. Pierrot dont le grand-père fut maire de Bandol et dont un grand-oncle fut patron d’une superbe tartane, à l’époque où l’on embarquait les cayennes remplis de bandol sur la cale du port. Enfin Christian Delaud, dont le grand-père fut long courrier aux Messageries maritimes et qui travailla pour la Marine nationale, dans la recherche électronique au profit de la sous-marinade, aujourd’hui reconverti en écrivain. Ces trois personnages sont évidemment tous, chacun pour ce qui les concerne, des mémoires vivantes de la vie bandolaise qu’ils connaissent de bâbord à tribord, de la proue à la poupe, anecdotes comprises !