Le Témoignage posthume de Charb à Châteauvallon
Claude Ardid, Marika Bret, et Gérald Dumont à l’écoute des réactions du public.
Annulé à Lille, refusé à Avignon, censuré par l’Université Paris Diderot, le spectacle tiré de la Lettre posthume de Charb a pu être joué, mercredi et jeudi, pour la première fois sur une scène nationale, celle de Châteauvallon, grâce à l’acquiescement immédiat de Charles Berling à la demande de Claude Ardid, journaliste à Charlie Hebdo. La « Lettre aux escrocs de l’islamophobie qui font le jeu des racistes », finalisée par Charb quelques jours avant d’être tué dans l’attentat du 7 janvier 2015, est mise en
scène par Marika Bret, DRH de Charlie Hebdo, et joué avec ferveur et émotion par le comédien Gérald Dumont. Cette lecture, rythmée par des projections de Une et de caricatures de Charlie, de vidéos et de musiques, témoigne des valeurs et des inquiétudes de Charb sur la liberté d’expression, le droit à la satire et à la caricature, la laïcité, la nécessaire distinction entre un citoyen et sa religion... Il répond également aux accusations d’islamophobie et racisme envers les journalistes de Charlie. Un débat s’est ensuite engagé entre le public, Marika Bret, Gérald Dumont et Claude Ardid sur ces mêmes thèmes mais aussi « Je suis Charlie ... oui mais », la frilosité ou le rôle néfaste de politiques et médias, les limites de la provocation... L’équipe de Charlie devant maintenant travailler sous haute surveillance, une spectatrice a conclu en les comparant à des résistants : combattre pour la liberté au péril de leur vie.