Le péage de Bandol jaune de monde
Hier au péage de Bandol, la pagaille annoncée aura bien eu lieu. Un long cortège de véhicules, parti de Saint-Cyr à 9 heures, a rejoint par l’autoroute, à toute petite vitesse, le point de ralliement, où des centaines d’autres «gilets jaunes» ont convergé toute la matinée en passant par le bord de mer. Conséquence immédiate: les deux voies de circulation de l’autoroute se sont vite retrouvées paralysées avant qu’en milieu de matinée les citoyens en colère ne décident de mettre en place des barrages filtrants au niveau des barrières de péage. «On fait passer cinq voitures toutes les huit minutes environ», a compté une personne présente dans la file d’attente, vers midi. La manifestation, encadrée par les forces de l’ordre, s’est déroulée dans une ambiance plutôt bon enfant. Globalement. Mais parfois, les esprits se sont échauffés, notamment lorsque des automobilistes «pris au piège» et après plusieurs heures d’attente, refusaient d’obéir aux «passeurs» qui leur demandaient d’enfiler le fameux vêtement aux couleurs de la gronde. Plusieurs fois, il a fallu l’intervention des policiers pour faire redescendre la pression.
« Dénoncer pacifiquement»
Face à ces tensions grandissantes, une manifestante a même préféré partir : «J’ai vu un jeune con qui a failli écraser deux “gilets jaunes” et j’ai dû crier sur un “gilet jaune” parce qu’il tapait sur une voiture. Nous n’étions pas là pour voir ça, mais pour dénoncer pacifiquement la politique d’austérité de Macron. C’est dommage». Parmi les dérapages constatés: un policier a reçu un coup en tentant de séparer deux individus; la préfecture a déploré qu’«une ambulance des sapeurs-pompiers du Var a été bloquée au péage de Bandol, nécessitant la mobilisation d’un second véhicule pour réaliser une intervention de secours»; ou encore des manifestants venu avec un camion de pompier de collection… s’amusant à arroser les voitures avec la lance à eau! Le mouvement s’est un peu essoufflé à partir de midi, mais les barrages filtrants ont perduré toute la journée hier. Certains « gilets jaunes » parlaient de remettre ça aujourd’hui... J. P.