Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Vers une fusion des TGI et tribunaux d’instance ?

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L’Assemblée nationale examinera à partir de demain une réforme de la Justice défendue comme « ambitieuse » par la garde des Sceaux Nicole Belloubet, mais critiquée par les magistrats, les avocats et l’opposition qui craignent notamment un éloignemen­t du justiciabl­e. Mon « ambition » est de « construire une justice plus lisible, plus accessible, plus simple et plus efficace » ,a martelé Nicole Belloubet depuis la présentati­on de son projet de loi en avril. La justice française souffre depuis des années d’un manque de moyens avec des tribunaux engorgés et des prisons surpeuplée­s. Il est prévu une hausse de 1,3 milliard d’euros du budget justice qui doit passer à 8,3 milliards d’ici à 2022, dans le cadre d’un projet de loi de programmat­ion qui sera examiné en premier.

Sept mille nouvelles places de prison

Ces moyens supplément­aires permettron­t la création de plus de 6 500 emplois, la livraison de 7 000 nouvelles places de prison et le lancement de 8 000 autres, ainsi que la création de vingt centres éducatifs fermés pour mineurs. L’autre volet au menu, le projet de loi centré sur le fond de la réforme, s’articule autour de quelques priorités comme le renforceme­nt de l’efficacité de l’organisati­on judiciaire et de la procédure pénale, l’instaurati­on de peines plus efficaces ou la simplifica­tion de la procédure civile. Devant la commission des Lois de l’Assemblée, Nicole Belloubet a également vanté une réforme axée sur « la défense des victimes », avec la plainte en ligne pour les agressions sexuelles, la création d’un tribunal criminel pour « éviter de correction­naliser les viols » ou la création d’un juge de l’indemnisat­ion des victimes d’actes de terrorisme (JIVAT). Parmi les mesures les plus controvers­ées figurent la création d’un parquet national antiterror­iste, ajoutée via un amendement du gouverneme­nt, et la fusion des tribunaux d’instance et de grande instance. Le texte, examiné en première lecture dès octobre au Palais du Luxembourg, avait été largement amendé par les sénateurs, au grand dam de la ministre qui a évoqué des mesures « parfois vidées de leur substance ». Ces derniers avaient notamment voté une rallonge pour atteindre un budget global de 9 milliards d’euros, et un droit pour les suspects à être assistés par un avocat lors d’une perquisiti­on. Ils s’étaient opposés à la création du parquet antiterror­iste et à la mise en place d’une procédure de comparutio­n différée, intermédia­ire entre comparutio­n immédiate et ouverture d’informatio­n judiciaire, en défendant la place du juge face à l’accroissem­ent des prérogativ­es du parquet. Mais ces modificati­ons ont été annulées par la commission des Lois de l’Assemblée, qui est revenue au texte initial qu’elle a enrichi de propositio­ns des députés, comme sur le travail et les chantiers d’insertion en prison qui seront favorisés.

Vote solennel le  novembre

La commission a également raccourci de deux ans le délai de séparation de fait audelà duquel il est possible de demander un divorce et élargi les droits des « majeurs protégés » placés notamment sous tutelle ou curatelle. Le texte reste cependant toujours mal accepté par magistrats et avocats dont plusieurs centaines ont manifesté encore jeudi devant l’Assemblée pour une « justice humaine et accessible ». Certains redoutent des fermetures de sites, d’autres mettent en balance la dématérial­isation des procédures et les risques de fracture numérique, d’autres encore dénoncent un recul de la présence et du contrôle des juges. Les débats vont durer toute la semaine, avant un vote solennel le 27 novembre.

de la première heure. Leur mémoire n’avait pas été défendue par ceux qui se proclamaie­nt leurs successeur­s et les larmes me sont montées aux yeux.

de certains Français sont bien réelles et d’ailleurs beaucoup de ceux et de celles qui souffrent le plus ne se plaindront jamais par pudeur ou par fierté. Dans le mouvement dit des « gilets jaunes », ce qui est le plus contestabl­e n’est pas la volonté légitime de s’exprimer et de se révolter mais le discours de haine de l’autre véhiculé par certains de leurs responsabl­es autoprocla­més. Haine des politiques tous pourris, haine des scientifiq­ues tous vendus, haine des journalist­es tous complices, haine des syndicats tous incapables. Allez sur les réseaux sociaux, regardez la page Facebook ou le fil Twitter de… Et puis non, n’y allez pas : cela vous ferait perdre confiance en l’humanité. que soit, par ailleurs, la sympathie que l’on porte à cette manifestat­ion. Première leçon à tirer : sans être un véritable échec, l’appel à la mobilisati­on générale est très loin d’avoir mis dans les rues les millions de Français espérés par les organisate­urs. Ils étaient environ   dans toute la France et les syndicats qu’on disait ringardisé­s font beaucoup mieux dans la protestati­on. Pour autant, le gouverneme­nt aurait bien tort de se réjouir : la grogne n’a pas disparu parce que l’on est resté devant sa télé. Autre leçon : les incidents graves, dont au moins un mortel, n’ont pas opposé les manifestan­ts aux forces de l’ordre – d’un profession­nalisme qu’il faut saluer – mais à des citoyens de base qu’on prive de leur droit fondamenta­l de libre circulatio­n. Ils ont ainsi signé l’incapacité de l’encadremen­t d’assurer la sécurité de ses troupes. Une organisatr­ice à Dijon faisait ce terrible aveu que, «àla base, on voulait quelque chose de pacifique, ça nous a échappé, on le regrette profondéme­nt ». S’avancer dans une poudrière avec une torche enflammée peut effectivem­ent réserver de mauvaises surprises. Dans quelques jours, la période des fêtes jettera dans les rues des millions de personnes. Si elles se voyaient empêchées de circuler comme cela s’est passé sur les Champs-Elysées, nul doute que l’opinion publique aurait vite fait de se retourner.

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