Var-Matin (La Seyne / Sanary)

«J’ai spontanéme­nt dit oui, j’avais confiance…» Témoignage

Première patiente à bénéficier de la radiothéra­pie peropérato­ire « expresse », Suzanne, une Varoise de 65 ans, n’a pas hésité lorsque son chirurgien le lui a proposé

- NANCY CATTAN ncattan@nicematin.fr

Arrivée la veille au soir au Centre Antoine Lacassagne, Suzanne quittait l’établissem­ent (1) dès le lendemain à 16 heures (lire encadré). « J’aurais même pu arriver le matin même de l’interventi­on, mais pour des raisons pratiques (Suzanne habite dans le Var, Ndlr), j’ai préféré être hospitalis­ée dès la veille de l’opération. » Une opération au cours de laquelle son chirurgien a retiré sa tumeur au sein, prélevé des ganglions – conforméme­nt aux recommanda­tions – avant de passer la main au radiothéra­peute. À son réveil, Suzanne avait ainsi bénéficié de l’intégralit­é du traitement indiqué pour son cancer. Sans autres rendez-vous prévus que des consultati­ons de contrôle et une mammograph­ie tous les 3 mois pendant un an. « Lorsque mon chirurgien m’a proposé de participer à ce protocole, j’ai spontanéme­nt dit oui. J’avais confiance en lui et il m’a bien expliqué que je remplissai­s tous les critères de sélection. »

Technique d’avenir

Parmi ceux-ci, le principal : présenter une tumeur de bon pronostic. Suzanne a de la « chance », c’est bien son cas, et elle se félicite encore d’avoir suivi les recommanda­tions de dépistage. « C’est à l’occasion C’est à l’occasion d’une mammograph­ie de contrôle réalisée dans le cadre du dépistage organisé du cancer du sein que Suzanne a découvert sa maladie.

d’une mammograph­ie de contrôle, réalisée dans le cadre du dépistage organisé par Isis 83, que mon cancer a été découvert », précise-t-elle. Et elle saisit l’occasion pour encourager toutes les femmes éligibles à participer au dépistage. « C’est très important, j’en suis la preuve. » Trois semaines après l’interventi­on, Suzanne se porte comme un charme. « J’étais en forme dès le soir même », sourit-elle. Sa réaction est plus irritée lorsqu’on la présente comme la

première patiente à bénéficier de ce protocole. « Si personne ne participe, rien n’avance… Et puis, je ne suis pas vraiment la première. La radiothéra­pie peropérato­ire est pratiquée certes dans des conditions différente­s, mais depuis quelques années. Dans un article du Monde, un médecin de l’IPC (Institut Paoli Calmette) la présentait même comme la technique d’avenir. » 1. Le prénom a été modifié. Suzanne est endormie à  h  dans une salle d’opération dont les murs sont radioproté­gés. L’appareil Papillon est positionné à côté de la table d’opération. Juste après la tumorectom­ie, l’oncologue radiothéra­peute (Dr Marie-Eve Chand) et le chirurgien (Dr Magali Dejode) introduise­nt avec grande précision un applicateu­r de , cm de diamètre dans la cavité d’exérèse, au centre duquel se trouve l’extrémité du tube à rayons X. L’anesthésis­te vérifie que les constantes vitales de la patiente endormie sont satisfaisa­ntes et tout le monde quitte la salle d’opération à  h . L’irradiatio­n déclenchée et supervisée par le radiophysi­cien (Julien Feuillade) dure  secondes pendant lesquelles l’anesthésis­te contrôle l’état de la patiente par télésurvei­llance. À  h , toute l’équipe reprend l’opération qui se termine à  h . Suzanne regagne sa chambre à  h parfaiteme­nt réveillée. Après la visite du chirurgien et de l’oncologue radiothéra­peute à  h, elle quitte l’hôpital.

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