Loïc Astier veut accélérer
Passé tout près de coiffer une troisième couronne nationale d’affilée au volant de sa DS3 R3, le Ramatuellois espère enclencher la vitesse supérieure l’an prochain. De préférence en mode 4x4
Jamais deux sans trois ? Pas cette fois, hélas pour lui ! Doublement auréolé champion de France (Junior 2016, Terre 2 roues motrices 2017), Loïc Astier semblait bien parti pour respecter la fameuse expression. Dimanche dernier, à l’aube de la seconde étape du Rallye Terre de Vaucluse, le Ramatuellois de 26 ans voyait en effet se profiler droit devant une nouvelle couronne. Sauf coup du sort, il allait prolonger son règne dans la catégorie 2 roues motrices... « L’horizon était dégagé, oui, puisque notre seul et unique rival du moment (Thomas Baudoin, le voisin varois vivant à Plan-de-la-Tour, ndlr) avait abandonné très tôt, la veille », raconte le cavalier de la DS3 R3 frappée du numéro 48. « Malgré les trois minutes perdues dans l’ES 3 à cause d’un début d’incendie, nous occupions alors le 4e rang de la hiérarchie provisoire. Bref, il fallait aller au bout et le titre tombait dans notre escarcelle. »
Petite panne grosse conséquence
Grappiller les quelques points nécessaires en atteignant le podium final planté à Courthézon, une mission largement à sa portée, sauf si la mécanique lui mettait des bâtons dans les roues. « La boîte de vitesses donnait des signes de faiblesse. Certains rapports sautaient. À l’assistance précédant l’ultime boucle, nous étions donc face à un choix cornélien : continuer comme ça au risque de tomber en rade n’importe où, ou alors tenter de changer la boîte dans le temps imparti en croisant les doigts. » Va pour la « partie de manivelles ». Une option qui tenait la route sur le papier. Mais c’était sans compter sur un bug électrique synonyme de mise hors course. « Un faisceau défaillant nous a fait pointer 18 minutes en retard. Trop tard ! » Pour quatre points, le tenant du titre doit donc s’incliner. Petite panne, grosse conséquence. « À chaud, la pilule s’avère dure à avaler », avoue l’espoir de l’ASA Saint-Raphaël, déçu mais pas abattu. « Reste juste la satisfaction d’avoir encore beaucoup progressé durant cette saison, comme en attestent les chronos. Taquiner certaines quatre roues motrices, ça fait plaisir. Il y a un an et demi, je posais pour la première fois mes gommes sur cette surface. Aujourd’hui, voilà, je suis content du chemin parcouru : onze courses, un titre, seulement deux abandons... et zéro sortie de route. » Et maintenant ? Seule certitude : Loïc Astier ne prendra pas le départ du Rallye du Var, vendredi prochain à Sainte-Maxime. « Le projet de le disputer avec une auto plus musclée n’a pas abouti », explique-t-il. « J’assurerai le rôle d’ouvreur pour Max Vatanen (le fils de l’immense Ari est engagé sur une Hyundai i20 R5) . En attendant des jours meilleurs. » Dans son viseur, celui-ci scrute désormais la saison 2019. L’occasion d’accélérer, il l’espère.
Et s’il croisait la route du Père Noël
« Aujourd’hui, tout est possible. Je ne sais pas si Citroën Racing et Michelin prolongeront leur soutien. On va démarcher tous azimuts cet hiver. C’est sûr que le titre aurait constitué un argument de poids. En tout cas, j’ai vraiment envie de me jauger à l’étage supérieur. » Comprenez au volant d’une 4 roues motrices estampillée R5, la voiture en vogue aujourd’hui. « On en voit tellement rouler ici et là. Il me tarde d’y goûter à mon tour. » Si le père Noël se montre généreux, nul doute que l’enfant de la presqu’île de SaintTropez saura faire des étincelles.