septembre : Le Beausset devient le siège du Directoire du District
Le septembre , cinq jours avant le départ des troupes républicaines vers Ollioules et le château de Montauban où devait s’installer le QG du général Carteaux en route pour Toulon, Le Beausset a hérité du siège du directoire du district du Var (souspréfecture) en lieu et place de la ville félonne rebaptisée Port-laMontagne pour s’être livrée aux contre-révolutionnaires girondins et royalistes aidés par leurs suppôts Anglais et Espagnol. L’administration républicaine s’installe alors aux n° et de la (bien nommée) rue de la République, dans l’hôtel particulier d’un certain Laurent François Gantaume de la Rouvière, ancien garde du corps du roi « parti en émigration » comme on disait alors. Vécue comme un honneur par les Beaussetans acquis depuis longtemps aux idées jacobines cette parenthèse administrative durera jusqu’au septembre . La ferveur patriotique des habitants, leur sourcilleuse fidélité aux thèses révolutionnaires, n’ont sûrement pas été étrangères au choix des autorités républicaines (la commune avait aussi fourni deux bataillons de sans-culotte). Par la suite d’ailleurs, Le Beausset restera chef-lieu de canton jusqu’à une date toute récente où il sera supplanté, sans que l’on en connaisse les raisons, par la ville de Saint-Cyr. Du temps du siège du directoire, on a du mal à l’imaginer aujourd’hui, le village s’était mué en fourmilière traversée de bataillons d’infanterie, d’escadrons de cavalerie, de charrois d’artillerie, de convois muletiers, de marins et soldats isolés, de blessés, de convalescents et d’émissaires de toutes sortes venus rencontrer les autorités officielles. Des prisonniers de guerre Anglais, rescapés des combats d’Ollioules, avaient également été transférés au Beausset pour être incarcérés dans l’église. Celle-ci, qui se trouvait en lieu et place de l’actuel hôtel de ville, était le seul bâtiment pouvant contenir autant de captifs. Il faut dire que le village, fief jacobin par excellence, faisait d’autant moins de cas des biens ecclésiastiques que ces derniers avaient été mis à la disposition de la Nation depuis le novembre .