«L’État nous vide les poches»
Baisse des dotations, aides promises mais « oubliées ». Réunis hier matin, les élus de Toulon-Provence-Méditerranée ont lourdement chargé la politique gouvernementale
N «ous sommes en colère », « ce gouvernement est injuste »,« nous sommes pris en otage... » Les propos tenus hier par les élus de ToulonProvence-Méditerranée rappellent étrangement ceux entendus ces derniers jours sur le bord des routes. Comme les gilets jaunes, les conseillers communautaires ont largement fustigé la politique gouvernementale. Un coup de gueule presque unanime, puisque parmi les 81 conseillers communautaires de TPM, aucun ne se réclame de la majorité gouvernementale.
Territoires sinistrés
Le débat s’est engagé au moment de la présentation d’un pacte signé entre la Métropole et les douze communes afin d’acter quelques grands principes financiers et fiscaux. « Je suis un peu déçu par ce document car je n’y vois aucun engagement des villes à réduire leurs taxes, et ce, malgré la perte de plusieurs compétences », a déploré Frédéric Boccaletti pour le Rassemblement national. « Ce document n’est pas fait pour enlever de l’autonomie aux communes mais pour acter un principe de solidarité », a d’emblée répondu Hubert Falco. « C’est aussi un pacte moral », a renchéri Jean-Pierre Giran, le maire d’Hyères, concédant que « l’effort de TPM devrait conduire, à terme, à une baisse des impôts collectés par les villes ». L’occasion pour le président de TPM de rappeler les importantes baisses des aides versées par l’État aux collectivités, la suppression de certaines ressources (taxe d’habitation) alors que le nombre de compétences a augmenté. « On ne peut malheureusement pas restituer au citoyen les économies que nous réalisons, a résumé le maire du Pradet, Hervé Stassinos. L’État vide les poches des collectivités, il divise la France et monte les citoyens contre leurs élus ». Hubert Falco s’emporte: « Le chef de l’État nous a envoyé un courrier ahurissant, qui nous dit que tout va bien. Mais aujourd’hui les territoires sont sinistrés, on ne peut plus améliorer la vie des gens. »