La transhumance une tradition provençale
Invité vendredi soir salle Espace Azur par l’Escolo Deis Agasso Galoio et sa présidente Annie Grosso, en liaison avec le service culturel municipal, l’Ollioulais Raoul Decugis, féru d’histoire et de patrimoine, a présenté une passionnante vidéo-conférence sur un thème cher au coeur des Méridionaux: la transhumance. Et, pour le coup, le public avait répondu nombreux à l’appel. La transhumance remonte à la nuit des temps... En Provence, depuis au moins l’époque romaine, les troupeaux d’ovins (moutons, brebis, chèvres) sont déplacés pour l’été vers les pâturages au pied des Alpes, afin qu’ils puissent bénéficier de l’herbe nouvelle. Et inversement, les troupeaux élevés en montagne gagnent la plaine en hiver où ils sont placés à l’abri du froid et des intempéries. Associant étroitement l’homme, l’animal et le cycle végétal, cette migration saisonnière des ovins a profondément marqué la mémoire collective de nos territoires. Elle s’est longtemps déroulée à pied et perdure encore de nos jours, parfois sous d’autres formes. Bref, la transhumance est une tradition ancestrale ancrée au plus profond de l’âme provençale. S’appuyant notamment sur le journal d’un certain Noé de Barras, datant de 1480, l’intervenant a aussi évoqué le rôle pastoral du berger, ses chiens, ses codes, sa solitude, son matériel (colliers anti-loup, sonnailles...), les itinéraires empruntés (routes, chemins, carraires...), les locations de terres, les points d’eau indispensables (sources, abreuvoirs, bassins...), les bergeries, les risques représentés par le retour du loup, les pertes d’animaux, etc.