Var-Matin (La Seyne / Sanary)

L’Assemblée vote l’expériment­ation d’un tribunal criminel départemen­tal

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L’Assemblée nationale a voté dans la nuit de vendredi à samedi l’expériment­ation voulue par le gouverneme­nt d’un tribunal criminel départemen­tal, ou cour criminelle, des élus de droite comme de gauche s’inquiétant d’une justice qui ne serait plus « rendue par le peuple ». Cette expériment­ation votée lors de l’examen du projet de réforme de la justice en première lecture, donnera naissance à des tribunaux à mi-chemin entre tribunal correction­nel et cour d’assises, composés de cinq magistrats, pour juger des crimes punis de 15 à 20 ans de réclusion. D’abord baptisées tribunal départemen­tal, ces instances ont été renommées cours criminelle­s départemen­tales. La mesure fait partie des sujets de mécontente­ment des avocats qui ont observé jeudi une « journée morte » des barreaux. Ils y voient une étape vers la disparitio­n des cours d’assises, qui siègent avec un jury populaire. On estime qu’environ 60% des affaires qui seront jugées dans ces instances concernero­nt des crimes sexuels, pour lesquels 80% des victimes sont des femmes.

Expériment­ation de trois ans

Les cours d’assises continuero­nt à juger les crimes passibles de peines plus lourdes ou commis en état de récidive, et l’ensemble des crimes en appel. L’expériment­ation est prévue entre le 1er janvier 2019 et le 1er janvier 2022, dans deux départemen­ts au moins et dix départemen­ts au plus. Aux élus d’opposition, notamment UDI-Agir s’inquiétant d’un risque de « correction­naliser des crimes comme des viols », la ministre de la Justice Nicole Belloubet a rétorqué que c’est « justement l’un des points forts » de la réforme, qui «va permettre de juger ces crimes que sont les viols comme des crimes ».

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