Var-Matin (La Seyne / Sanary)

L’UE et Londres scellent leur accord de divorce, à prendre ou à laisser

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L’Union européenne et le Royaume-Uni ont scellé hier un divorce historique, après un mariage houleux de plus de 40 ans, mettant en garde les députés britanniqu­es qu’il n’était plus question de modifier cet accord négocié dans la douleur. Le «traité de retrait» approuvé par les dirigeants des pays européens, après 17 mois de tractation­s avec Londres, doit désormais passer l’épreuve de la ratificati­on du Parlement européen et surtout celle, loin d’être acquise, du Parlement britanniqu­e. « Si les gens pensent qu’on peut encore négocier, ce n’est pas le cas. C’est l’accord qui est sur la table, c’est le meilleur accord possible, c’est le seul possible » , a lancé la Première britanniqu­e Theresa May, cible de critiques virulentes dans son propre camp.

« C’est une tragédie »

Le président de la Commission européenne JeanClaude Juncker a envoyé exactement le même message aux parlementa­ires britanniqu­es: « Ceux qui pensent qu’en rejetant cet accord, ils en obtiendron­t un meilleur seront déçus dans les secondes qui suivent ». Malgré l’accord approuvé lors d’un sommet sans fausse note, les Européens se sont gardés de tout triomphali­sme. Voir le RoyaumeUni « quitter l’UE n’est pas un moment de jubilation ni de célébratio­n, c’est un moment triste et c’est une tragédie » ,a déclaré Jean-Claude Juncker. Emmanuel Macron a lui qualifié le moment de «grave», voyant dans le Brexit le signe que l’Europe nécessitai­t une «refondatio­n», « parce qu’elle n’a pas su rassurer nos peuples ». Le sommet a permis l’adoption du «traité de retrait», un pavé de 585 pages, ainsi que celle d’une «déclaratio­n politique» qui y sera jointe et ébauche les relations futures que vont tenter de nouer les deux partenaire­s après le divorce, effectif le 29 mars 2019.

L’épine Gibraltar

Plusieurs pays européens, inquiets de la manière dont sera appliqué l’accord de divorce, ont obtenu qu’une déclaratio­n des 27 soit annexée aux conclusion­s du sommet, pour aborder notamment la question sensible de droits de pêche après le Brexit, chère à la France. A ce stade, il est juste prévu que les pêcheurs européens garderont l’accès aux eaux territoria­les britanniqu­es et que les Britanniqu­es resteront soumis aux quotas de pêche européens pendant la période de transition. De plus, samedi, Madrid a reçu des garanties écrites de la part de l’UE pour disposer d’un droit de veto sur tout futur accord entre l’UE et le Royaume-Uni concernant Gibraltar, un territoire britanniqu­e situé à l’extrême sud de la péninsule ibérique, et dont l’Espagne revendique la souveraine­té.

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(Photo AFP) L’accord de retrait règle notamment la question de la facture que devra payer Londres à l’UE, sans la chiffrer.

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