« On ne sait pas où on va »
Charles Trabaud est producteur de pois chiches, lentilles, orge, cameline et colza. L’exploitation familiale
(1) (il travaille avec son frère Gabriel) s’étend sur 120 hectares et cinq communes (Rocbaron, Néoules, Garéoult, La Roquebrussanne, Forcalqueiret). Elle est directement impactée par le non-paiement des aides à l’agriculture biologique. «Je n’ai perçu, en mars dernier, que l’aide 2015, rien pour 2016, 2017, explique-t-il. Ça m’aurait permis d’avoir de la trésorerie et de payer la MSA. Ces retards sont catastrophiques. Avant, on touchait une partie vers le 15 octobre et le solde en décembre. Là, c’est la bérézina, ça change toutes les années, on ne sait pas où on va, on ne peut pas prévoir l’avenir ».
Un ras-le-bol plus profond
Charles Trabaud aimerait bien avoir le ministre de l’Agriculture en face de lui pour lui exposer sa situation : « L’agriculture, ce n’est pas une science exacte, avec la pluie, on a un mois de retard pour les semis d’orge. On aimerait savoir : ou on nous aide, ou on ne nous aide pas ! Ça change tous les ans. Mais qu’on arrête de nous traiter ainsi. Ma mère de 82 ans perçoit 800 euros On paye la MSA en retard à cause du re- avec la réversion de mon père. C’est un tard des aides, c’est déplorable. Que scandale ». dirait-il, le ministre, s’il ne touchait pas Charles Trabaud, qui a mis le gilet une partie de ce à quoi il a droit ? » jaune sur son tableau de bord, souligne Le paysan exprime un ras-le-bol plus : « Moi qui ne suis pas pour les manifestations profond, largement partagé dans sa d’habitude, j’y participerais profession : « Je vais bientôt avoir l’âge bien, mais le week-end je fais les foires de la retraite mais je vais devoir continuer, et salons pour vendre mes produits ». car on a des retraites de misère. 1. Plante oléagineuse.