Sinistrés de la pollution :
Mi-octobre, des arrivées massives de boulettes et plaques d’hydrocarbures souillaient les plages du littoral varois depuis le Golfe de Saint-Tropez jusqu’à La Seyne. Nombreuses ont été les personnes impactées de près ou de loin. Mandaté par les assureurs
Le octobre dernier, le roulier tunisien Ulysse enfonçait et transperçait, au large du cap Corse, le porte-conteneurs chypriote CLS Virginia, alors au mouillage. Si le choc n’a fait aucun blessé, il a éventré l’une des soutes à carburant du navire chypriote, laissant s’échapper, en mer, son contenu. Dix jours plus tard, c’était finalement les côtes du Golfe de Saint-Tropez qui en faisaient les frais. Portées par le vent, des milliers de boulettes, puis de plaques d’hydrocarbures, venaient s’échouer sur le littoral, touchant tour à tour les plages de Hyères, Carqueiranne, Toulon, La Seyne et Saint-Mandrier… provoquant l’inquiétude, l’effroi et la colère des élus locaux. Plus d’un mois après la collision au large du cap Corse, le novembre, un bureau des réclamations (baptisé Claims submission office, ou aussi CSO) a ouvert ses portes à Toulon. Ce bureau, né d’un accord entre les deux assureurs des compagnies, a pour objectif de prendre en compte et d’étudier toutes les demandes d’indemnisation. Qu’elles émanent d’une collectivité publique, d’une entreprise privée ou même d’un particulier. Pour ce qui est des mairies par exemple, les chefs de service ont d’ores et déjà été chargés de recenser toutes les dépenses provoquées par ce houleux épisode de pollution pétrolière. Et toutes, ça veut bien dire toutes, depuis le coût du personnel détaché sur place, jusqu’au carburant des équipes dédiées, à l’occupation de locaux ou même, aux croissants des réunions ! Et toutes les personnes impactées peuvent en faire autant. Demander à ce que le préjudice subi soit intégralement réparé et indemnisé ! Les différents acteurs sont donc appelés à se faire connaître. L’action, elle, prendra le temps qu’il faudra. « Nous n’avons pas de limite de temps. Pour finir notre mission, il faudra que tout soit réglé . Et peu importe si c’est en avril ou en juin », assure le délégué de ce bureau des réclamations. Mais pour l’heure, à l’aube de cette mission, il semble encore bien difficile de la chiffrer. Ni sur le volume, ni sur la typologie des demandes, ni sur le coût des indemnités possibles. Ce qui est certain, c’est que pour mettre toutes les chances de votre côté, il vous faudra un dossier béton. Sinistrés, manifestez-vous !