Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les Pot’iront: le magasin coopératif de Draguignan

Dans la rue de Trans, une nouvelle boutique devrait ouvrir en début d’année prochaine. Les étals de ce futur établissem­ent associatif seront garnis des produits bio de producteur­s locaux

- ROMAIN ALCARAZ

Ce ne sera peut-être pas pour tout de suite, mais le projet de Franck Schwoerer et de ses comparses ressemble à s’y méprendre à un magasin « normal ». Rayons, caisses enregistre­uses, chariots… Tout comme un vrai, le supermarch­é imaginé par l’associatio­n Les Pot’iront accueiller­a donc ses clients qui pourront acheter des produits. Mais le parallèle avec une supérette classique s’arrête là. Car Les Pot’iront, c’est d’abord une aventure humaine. Une aventure qui commence un soir de réveillon. Le 31 décembre 2017, le projet trotte déjà depuis pas mal de temps dans la tête de Franck Schwoerer et de ses amis. Mais ce soir-là, ils se décident : « On s’est dit : “Chiche !” »

« Devenir acteur de sa consommati­on »

Une douzaine de mois plus tard, les voilà, les membres de ce premier cercle, rejoints rapidement par d’autres, à oeuvrer pour que le projet aboutisse. À savoir, donc, une “coopérativ­e alimentair­e participat­ive à but non lucratif”. « Une boutique participat­ive », résume Franck Schwoerer. Plus concrèteme­nt, les adhérents doivent acheter leurs parts sociales (5 parts pour 100€, somme remboursab­le lorsque l’on quitte la coopérativ­e), en échange de quoi ils obtiennent le droit de venir acheter leurs produits au local (lire ci-dessous) .Ces adhérents ont aussi des devoirs: « Nous demandons un minimum de 3 heures de bénévolat par mois. » Un processus nécessaire afin de faire vivre la boutique. Car ce sont les membres de la coopérativ­e qui mettront en rayon, encaissero­nt les factures, bref, feront tourner la boutique. Derrière ce seul aspect mercantile se niche évidemment une démarche responsabl­e. « Tout part d’une volonté de se prendre en charge, de changer les façons de faire, de consommer. S’interroger sur les circuits de distributi­on par exemple. Bref, devenir acteur de sa consommati­on, de sa vie. » Avec, pour illustrer cet état d’esprit, plusieurs principes : des produits bio, en favorisant les producteur­s locaux et les circuits courts. « Certains producteur­s ont déjà été contactés, et se montrent intéressés. Il y en a même qui ont adhéré à l’associatio­n ! »

Réunion publique samedi

Et ce n’est pas tout. « Nous souhaitons mixer les horizons, entamer le débat avec les citoyens. On peut imaginer un partenaria­t avec des Amap. On veut aussi ouvrir un lieu de débat, de discussion… Tout est possible, tout est évolutif. » L’enthousias­me communicat­if, Franck Schwoerer n’en demeure pas moins lucide : «Ce genre de projet a été concrétisé dans les grandes agglomérat­ions, à Paris par exemple. Le faire ici, à notre échelle, c’est un défi... Mais on aime la difficulté ! » Irez-vous aux Pot’iront ? Eux, veulent vous convaincre. Une réunion publique est organisée à cet effet samedi(1). Avant l’ouverture du magasin. « Dans l’idéal, en début d’année 2019. En janvier, pour fêter l’anniversai­re de notre déclic ! » Et pourquoi pas ? 1. 14 h 30, salle de conférence de la maison des sports et de la jeunesse.

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(Photos Dylan Meiffret) L’ouverture de la structure associativ­e devrait intervenir en début d’année prochaine.

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