Du marketing à l’agriculture il n’y a qu’une ruche à Bormes
Neuf mois après avoir obtenu son statut d’exploitante agricole, Laura Chuine, apicultrice, a reçu le trophée de la création d’entreprise. Gage de son implication et de sa prise de risques
Ah non, désolée madame, en ce moment nous n’avons pas de miel de romarin. Ce n’est pas la saison. » Sur le marché d’Hyères, Laura Chuine est à l’aise derrière son stand. Elle est dans son élément. Il faut dire que, depuis trois ans qu’elle exerce à temps plein dans le domaine de l’apiculture, la jeune femme de 30 ans a eu le temps de se former et de parfaire ses connaissances sur le monde des abeilles et du miel. Pourtant, rien ne la prédestinait à travailler, un jour, dans le domaine de l’agriculture. Titulaire d’un master en marketing et communication, la Toulousaine avait trouvé, à Arles, un emploi en lien direct avec sa passion : la photographie. Au Festival Voies Off, elle s’occupait de la gestion et de l’administration de l’événement. Mais, par amour, elle a décidé de faire ses valises. Du Vaucluse, elle est partie s’installer dans le Var, à Bormes-les-Mimosas, où elle a rejoint son compagnon, Rémi Boulet, apiculteur de père en fils et gérant de La Butinerie.
Un double défi
Après trois ans à apprendre et se perfectionner à ses côtés, Laura lance définitivement sa reconversion professionnelle. Auprès du centre de formalités des entreprises, elle demande et obtient, en février 2018, le titre d’exploitante agricole. L’objectif : «se détacher du simple statut de conjointe collaboratrice ». Neuf mois plus tard, le 8 novembre, elle reçoit, de la part de plusieurs institutions (1), le trophée de la création d’entreprise. Une belle distinction pour cette trentenaire qui, quelques années auparavant, n’avait aucune connaissance dans ce domaine et qui, au cours de l’été 2017, avait perdu, avec son compagnon, 80 ruches, dans les incendies qui ont frappé le secteur. « Se lancer dans cette aventure, c’était un double défi, précise-t-elle. D’abord car je voulais me lancer dans une activité viable. Et puis, parce que je voulais exercer un métier qui a du sens, en participant à la protection des abeilles, une espèce en voie de disparition. » C’est chose faite, puisqu’elle gère, à ce jour, 200 ruches à elle seule.
Retour aux sources
En parallèle de son activité d’apicultrice, Laura Chuine gère entièrement l’aspect communication de La Butinerie. « Je m’occupe d’alimenter et de valoriser notre site internet et nos réseaux sociaux. Je prends des photos, des vidéos, et les publie sur nos plateformes. C’est important que nos clients visualisent ou s’imaginent les abeilles en train de butiner », poursuit la jeune femme, tout sourire. « Tout ce qu’elle