Manifs lycéennes : la justice sanctionne (déjà) les heurts
Plusieurs jeunes adultes, lycéens ou non, ont été jugés hier à Toulon selon le mode de la comparution immédiate après les débordements de ces derniers jours dans l’agglomération
Le dernier jugement est tombé à 21 h 35 hier soir alors que les salles d’audience du tribunal correctionnel de Toulon ont tourné à plein régime tout l’après-midi. De nombreux prévenus, jusque-là jamais condamnés pour la majorité d’entre eux, ont comparu pour des délits commis en marge des manifestations de lycéens ces derniers jours dans l’aire toulonnaise (lire nos éditions précédentes). Extraits.
Un lycéen qui voulait être policier
Lionel (1), élève de terminale, a ainsi été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour avoir jeté des projectiles en direction des pompiers et des policiers alors qu’un feu avait été allumé devant un lycée bloqué à La Seyne, ce mardi. Le tribunal a rejeté sa demande de non-inscription au casier judiciaire alors que le lycéen âgé de 18 ans envisageait d’entrer plus tard… dans la police.
Un excès de « curiosité »
Daniel (1), 18 ans également, a quant à lui écopé d’une peine de prison ferme (quatre mois) compte tenu de son casier judiciaire déjà noirci de six condamnations par le tribunal pour enfant. Le jeune homme a lui aussi lancé des pierres vers des policiers, ce lundi, dans le centre-ville de Toulon. « À la base, je ne devais pas être là, explique ce chercheur d’emploi, je suis allé voir en curieux .»
Une amende pour un visage dissimulé
Fabien (1), 18 ans, en classe de première dans un lycée professionnel toulonnais a lui aussi plaidé la curiosité pour justifier sa présence au sein d’un groupe qui a allumé un feu à l’entrée de l’autoroute A57 ce mardi midi à Toulon. Le jeune homme portait un masque de ski et un foulard pour dissimuler son visage. Un équipement qui lui a valu une amende de 300 euros hier.
Un jet de pierre vers un proviseur
Mustapha (1), 18 ans et fils d’entrepreneur, détenait quant à lui une petite bombe artisanale bricolée avec un aérosol et des pétards quand il a été interpellé, lundi, à proximité du lycée de La Coudoulière à Six-Fours. Ce matin-là, le proviseur de l’établissement – dont le prévenu a été exclu l’an passé – a failli recevoir une pierre en pleine tête. Le jeune homme a contesté avoir lancé ce projectile, reconnaissant avoir visé des policiers un peu plus tôt. « C’est quoi votre revendication à vous ? » Pas d’explication. Il a été condamné à cinq mois de prison et maintenu en détention.
Des outrages avec un porte-voix
Alain (1), en classe de terminale au lycée du Golf-Hôtel à Hyères, a été reconnu coupable d’avoir injurié des policiers avec un porte-voix, ce mardi. Des cailloux se trouvaient dans ses poches. « Il y a des gens qui sont venus et qui les ont distribués à tout le monde, et c’est parti en vrille », s’est-il défendu. Il a été condamné à quatre mois avec sursis. 1. Les prénoms ont été modifiés