À Fréjus, ils ne l’entendent pas de cette oreille
Un Président « suffisant » pour des mesures « insuffisantes » .En substance, c’est le large écho donné à l’intervention d’Emmanuel Macron par les Gilets jaunes du péage de Fréjus. Hier soir au rond-point du Gargalon, l’un des bastions de la contestation jaune dans l’Est-Var, des dizaines de citoyens ont tendu l’oreille vers les haut-parleurs ou fixé leur smartphone durant treize minutes.
« Il veut diviser les Gilets jaunes »
Moins concentrés qu’ils étaient sur le début du discours – « du bla-bla politicien » – que sur les annonces. Lionel est l’un des premiers à s’exprimer après l’allocution : « Je suis artisan et je ne vois rien de concret pour moi. Tant mieux pour ceux que la hausse du Smic ou la baisse de la CSG pourrait satisfaire… Je ressors frustré. J’aurais préféré des mesures fortes comme la dissolution de l’Assemblée ou un référendum. Et je ne pense pas qu’il fasse un geste fiscal sans reprendre de l’argent de l’autre côté ». Seb, l’un des hommes-orchestres du mouvement au Gargalon, est plus remonté : « Macron est en train de diviser les Gilets jaunes. On attend beaucoup plus, c’est du pipeau. On veut un référendum, que le peuple français soit associé aux lois ! » À l’unisson, Seb et la grande majorité des autres Gilets jaunes promettent de « poursuivre le combat tant qu’on ne sera pas pris au sérieux ». Et entendaient bien être présent ce matin – « et jusqu’à Noël s’il le faut ! » – pour le faire savoir. Aujourd’hui, des barrages filtrants devaient donc être reconduits aux péages de Fréjus, ainsi qu’au Muy et à Puget-sur-Argens.