Le pavé lancé par un handicapé avait blessé un lycéen de Fréjus
Dans la foulée de la manifestation violente qui s’est déroulée vendredi dernier devant le lycée de Draguignan, un homme de 35 ans a été condamné hier à un an de prison intégralement assorti d’un sursis simple. En comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Draguignan, Julien a reconnu avoir lancé un pavé ce matin-là, au jugé, en direction des lycéens qui manifestaient devant le lycée Jean-Moulin. Un lancé en riposte aux pierres qui l’avaient frôlé.
Dans le visage d’un jeune lycéen
«J’allais à une association juste à côté du lycée. J’ai vu la foule des lycéens s’avancer. J’ai eu peur. J’ai reçu des cailloux. Je suis tombé. Je ne sais pas ce qui m’a pris, je me suis relevé, et j’ai jeté ce que j’ai trouvé, un caillou et un pavé. » Ce pavé est arrivé sur la figure d’un mineur, scolarisé au LEP Gallieni de Fréjus, qui se trouvait dans la manifestation partie du lycée professionnel Léon-Blum. Transporté aux urgences, il a été diagnostiqué de multiples fractures déplacées de l’orbite et du sinus droit, outre une plaie au front qui a nécessité dix points de suture. De quoi renvoyer Julien en correctionnelle pour violences volontaires avec arme ayant entraîné plus de huit jours d’incapacité.
Des troubles psychiatriques
La question du caractère volontaire de cet acte s’est posée, dans la mesure où Julien est schizophrène et dépressif lourd, diagnostiqué depuis 2001 et traité depuis 2004, avec le statut d’adulte handicapé. Il suit son traitement de manière assidue et est inconnu de la justice. Le psychiatre qui l’a examiné après les faits a conclu que son discernement n’était pas aboli. Compte tenu de ces particularités, le procureur a limité ses réquisitions à un an de prison avec sursis et mise à l’épreuve, avec obligation de soins. « Il n’a nul besoin d’une mise à l’épreuve, a objecté M Anne-Sophie Colombet. Il
e suit ses soins de lui-même. Depuis un an, son traitement est équilibré. Il est important qu’il le maintienne en dehors d’une prison. » Le tribunal s’est rangé à ces arguments. Les préjudices corporels subis par la jeune victime seront appréciés lors d’une audience dédiée le 20 mars prochain. Service Catholique des Funérailles 04.94.01.70.95