Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Vers un mardi noir dans les lycées français ?

-

Que va-t-il se passer aujourd’hui dans les 4 000 lycées de France ? C’est la question que se posent les chefs d’établissem­ent, le syndicat lycéen UNL-SD ayant appelé les lycéens à un « mardi noir » aujourd’hui, pour protester contre les classes surchargée­s, la réforme du bac, la sélection à l’entrée de l’université et le service national universel. « Continuons les blocages et manifestat­ions tout au long de la semaine, particuliè­rement le mardi pour la #revanchely­céenne4 », a déclaré le syndicat dans un communiqué.

Incertitud­e dans les lycées

Philippe Vincent, secrétaire général du Syndicat national des personnels de direction de l’Education nationale (SNPDEN), a expliqué à nos confrères de 20 Minutes comment les chefs d’établissem­ent essayent de se préparer à toutes les hypothèses. « On ne sait pas à quoi s’attendre avec ce “mardi noir” dans les lycées. Cela peut être un feu d’artifice final de la mobilisati­on lycéenne ou un moment où elle va prendre de l’ampleur. Car, contrairem­ent aux mouvements lycéens habituels où nous avons des interlocut­eurs (ce qui nous permet d’anticiper les choses), là, ce n’est pas le cas. Les mots d’ordre invitant les lycéens à se mobiliser sont relayés sur les réseaux sociaux, sans que l’on sache forcément d’où ils viennent. Et les blocages sont plus fréquents dans certaines académies, alors que, dans d’autres, il ne se passe rien. »

« Un mouvement volatil »

Selon le ministère, qui ne dispose que d’un décompte partiel, très peu d’établissem­ents ont jusqu’à présent fermé préventive­ment et très peu devraient le faire aujourd’hui. «On est face à un mouvement volatil, avec des incidents qui, d’un jour sur l’autre, ne se produisent pas forcément au même endroit. Dans ces conditions, il est difficile de prononcer de telles mesures », explique-ton au rectorat de Créteil, académie particuliè­rement touchée par les heurts en marge des manifestat­ions. Une communicat­ion plus que maladroite. Lors du congrès national des gynécologu­es obstétrici­ens, une diapositiv­e a été présentée, vendredi, assimilant les femmes à des juments. Cette phrase extraite d’un roman historique a immédiatem­ent soulevé un tollé sur les réseaux sociaux. La phrase en cause, issue de l’ouvrage Le Seigneur de Châlus d’Yves Aubard (2012), un roman historique qui se passe au Moyen âge entre 967 et 969, énonce que «les femmes, c’est comme les juments, celles qui ont de grosses hanches ne sont pas les plus agréables à monter, mais c’est celles qui mettent bas le plus facilement». La diapositiv­e faisait partie d’une communicat­ion « d’un jeune agrégé parmi une dizaine de présentati­ons sur les recommanda­tions pratiques pour la protection du périnée au cours de l’accoucheme­nt », a-t-il précisé. « C’est comme quelqu’un qui entend une blague salace et qui la relaie, c’est totalement inappropri­é », ajoute-t-il. «Pour le jeune agrégé, il s’agissait de montrer comment on s’occupait des femmes au Moyen âge et combien cela a changé aujourd’hui. C’était à tout le moins maladroit. Il a tout de suite compris qu’il avait fait une grosse bêtise et il en est très malheureux. »

 ?? (Photo Cyril Dodergny) ?? Les lycéens niçois avaient envahi la voie Mathis à Nice lundi dernier.
(Photo Cyril Dodergny) Les lycéens niçois avaient envahi la voie Mathis à Nice lundi dernier.
 ?? (Photo Twitter) ??
(Photo Twitter)

Newspapers in French

Newspapers from France