Var-Matin (La Seyne / Sanary)

BANDOL - LA CIOTAT

Les Gilets jaunes ne désarment pas

- LAURY HOLSTE

Depuis 26 jours, le péage de Bandol est devenu un symbole de manifestat­ion pour les Gilets jaunes. Et si tout ce faisait de façon pacifique, un coup de couteau, dans la nuit de lundi à mardi, a donné le signal d’alerte.

Quatre individus interpellé­s

C’est la nuit suivante, vers 21 heures, que les manifestan­ts ont vu arriver une cinquantai­ne de gendarmes mobiles et une vingtaine de CRS pour évacuer les lieux. « On était en place au péage, explique une Gilet jaune. Et on a vu les forces de l’ordre arriver bouclier à la main. Ils nous ont gazés et on a évacué les lieux. Tout ce que nous avions sur place, cafetière, nourriture, eau, a été jeté. » Si aucun blessé n’est à déplorer dans un camp comme dans l’autre, quatre individus ont été interpellé­s puis placés en garde à vue pour des jets de pierres. Malgré une nuit agitée, les Bandolais n’avaient pas dit leur dernier mot.

« On ne laisse pas tomber »

« Il ne nous reste qu’un thermos de café et quelques petites choses mais nous ne lâcherons rien, tient à préciser une retraitée. On reste au niveau du rond-point à l’entrée du petit péage tant que les forces de l’ordre resteront en poste ici. On n’abandonner­a pas si facilement. Ça fait 26 jours qu’on est là et le Président se moque de nous avec de fausses nouvelles. On ne laissera rien tomber. » Car personne ici ne sent se véritablem­ent concerné par les annonces d’Emmanuel Macron.

« Réveillez-vous »

« On nous dit que le Smic va augmenter de 100 euros, s’énerve un manifestan­t. Mais réveillez-vous ! Avec 100 euros de plus, on devient imposable. Finalement on nous donne 100 euros pour nous en reprendre 500, c’est une arnaque ! » Avant de réinvestir le petit péage, vers 11 heures, les Varois présents ont décidé de faire une action au niveau du rond-point, qui est aussi le seul itinéraire de déviation pendant les travaux à Bandol.

Trafic ralenti

« On ralentit le trafic sans pour autant bloquer, précise une manifestan­te. On traverse le passage piéton régulièrem­ent et on discute avec les automobili­stes. La plupart nous soutiennen­t, même si il y a parfois quelques excités.» Une chose est sûre, malgré l’évacuation, et les tensions qu’il existe parfois entre les manifestan­ts, tous restent solidaires et continuero­nt jusqu’à « faire véritablem­ent bouger les choses pour [eux] mais aussi, il ne faut pas l’oublier, pour les génération­s futures » termine Medhi, Gilet jaune de la première heure.

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 ?? (Photos Dominique Leriche / L. H.) ?? Malgré la présence en nombre des forces de l’ordre, les Gilets jaunes étaient de nouveau présents, hier.
(Photos Dominique Leriche / L. H.) Malgré la présence en nombre des forces de l’ordre, les Gilets jaunes étaient de nouveau présents, hier.

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