Qui tire les marrons du feu?
La révolte des «gilets jaunes» a, sans conteste, traduit le malaise qui règne aujourd’hui dans notre démocratie représentative. Tous ses éléments constitutifs sont ébranlés. Les partis politiques et les corps intermédiaires, en particulier les syndicats, sont en court-circuit et ne parviennent plus à détecter les difficultés du pays, à s’en faire l’écho et à y répondre. Le conflit social dans lequel est plongé le pays n’a fait qu’aggraver cette situation. Les syndicats ont été placés hors jeu et les partis politiques sortent laminés de cette épreuve. A l’exception notable, selon les sondages, du Rassemblement national de Marine Le Pen! La République en marche souffre à l’image du Président. Les études électorales pour le scrutin européen du printemps prochain enregistrent un décrochage. Le parti présidentiel ne rassemble au mieux que % de l’électorat et se trouve maintenant distancé par la formation lepéniste. Un recul qui n’est pas une plongée en enfer. Bien que secoué, le macronisme demeure encore à flot avec une perte de quatre à six points, selon les enquêtes d’opinion, par rapport au premier tour de la présidentielle de . C’est beaucoup mais rien à côté du sort réservé aux partis d’opposition. Emmanuel Macron n’a pas beaucoup de motifs de satisfaction dans la période actuelle mais il peut se réjouir que ses malheurs ne fassent pas le bonheur des autres, à l’exception de Marine Le Pen. A gauche, le PS ne sort toujours pas la tête de l’eau. Les Insoumis de Jean-Luc Mélenchon plongent autour des %, bien loin des presque % de leur chef en avril . Chez les Républicains, le grand perdant est Laurent Wauquiez: ses déclarations, sa démagogie quand il porta un gilet jaune dans une mise en scène percée à jour, ses mensonges sur ce sujet l’ont discrédité. Dans sa chute, il emporte son parti. Il ferait encore moins ( %) que François Fillon ( %) si une présidentielle se jouait aujourd’hui selon un sondage Ifop-Journal du Dimanche publié le décembre. Un désastre pour la droite qui voit en outre le Rassemblement national rebondir. Ce n’est pas un raz-de-marée mais la formation lepéniste peut désormais espérer être le premier parti de France aux élections européennes en mai . Cette progression signe d’ailleurs l’échec de la stratégie du tout à droite de Laurent Wauquiez. Est-ce à dire qu’un scénario à l’italienne est en train de se dessiner en France? Emmanuel Macron ne l’imagine guère car il pense que, face à cette extrême-droite, il joue encore le rôle de rempart. Comme en mai .
« Les partis politiques sortent laminés de cette épreuve. A l’exception notable, selon les sondages, du Rassemblement national de Marine Le Pen !»