Var-Matin (La Seyne / Sanary)

OMAR RADDAD: L’HISTOIRE SANS FIN

Une pétition vient d’être lancée par une associatio­n pour « que la justice aille au bout » dans l’affaire du Toulonnais. Il y a six mois déjà, l’avocat général de la cour d’appel d’Aix avait demandé de nouvelles expertises.

- PEGGY POLETTO ppoletto@nicematin.fr

Vingt-sept ans après le meurtre de Ghislaine Marchal dans sa villa luxueuse des hauts de Mougins, l’affaire Omar Raddad n’a pas encore livré tous ses secrets. Si en mars dernier, Jean-Michel Prêtre, le procureur de la République de Nice, annonçait « pour moi l’affaire est finie », c’était sans compter sur la déterminat­ion de Me Sylvie Noachovitc­h, l’avocate d’Omar Raddad. Le magistrat niçois voulait classer le dossier mais celle qui croit en l’innocence de son client et au procès en révision a obtenu gain de cause auprès de l’avocat général de la cour d’appel d’Aix-en-Provence en juillet dernier.

La cour d’appel d’Aix a tranché

« Il a fait droit à ma demande de poursuivre les investigat­ions sur les ADN qui ont été trouvés sur la scène de crime. Sur le chevron et sur les portes. Quatre ADN masculins ont été mis au jour, dont un est inexploita­ble et deux sont complets. Il est incroyable que ce dossier criminel soit maltraité ainsi. J’ai demandé des contre-expertises que la justice doit désormais mener ! », affirme-telle. Mais depuis six mois, selon elle, aucune investigat­ion supplément­aire n’a été diligentée pour faire « parler ces empreintes génétiques. On a fait droit à mes prétention­s en appel, le dossier est rouvert et je ne demande qu’une seule chose : que l’on respecte la loi et que l’on procède aux examens nécessaire­s sur ces ADN à dispositio­n de la justice. C’est tout de même incroyable de ne pas vouloir aller jusqu’au bout des choses ! Que craint-on ? ».

Un ADN avait matché partiellem­ent

En octobre 2016, Me Noachovitc­h avait obtenu la réouvertur­e de l’enquête dans le cadre d’une possible révision du procès. La pénaliste s’était fondée sur la découverte de nouveaux prélèvemen­ts. Un ADN avait d’ailleurs « matché », en partie, avec celui d’un individu recensé dans le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG), un homme de 46 ans, habitant dans la Nièvre. En février 2018, le procureur de la République écartait toutefois cette piste : « Il n’y a pas de correspond­ance » Pour Me Sylvie Noachovitc­h, tout n’a pas été fait. « J’ai découvert cette informatio­n dans la presse… On ne nous a pas convoqués. Je n’ai pas accès au dossier. » Et d’ajouter : « Il reste deux ADN exploitabl­es : que la justice les exploite ! C’est se méprendre sur ma ténacité que de croire que l’on va s’arrêter. Omar Raddad crie son innocence depuis vingt-sept ans et nous devons aller jusqu’au bout des choses. Il a été partiellem­ent gracié, tout le monde le croit blanchi et pourtant lui veut obtenir la révision de son procès. »

Une pétition en soutien

Et de compléter qu’elle a participé à l’élaboratio­n de la loi du 20 juin 2014 sur les procédures de révision. L’affaire Omar Raddad est d’ailleurs la première à avoir pu bénéficier de ce nouveau dispositif législatif. « Fermons toutes les portes judiciaire­s et nous serons fixés », termine l’avocate parisienne qui se satisfait qu’une pétition soit d’ailleurs engagée, dans ce sens, par Dynamic Maroc [lire ci-dessous].

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 ?? (Photo Patrick Blanchard) ?? Omar Raddad – photograph­ié ici en  – veut à tout prix obtenir la révision de son procès, criant son innocence depuis maintenant vingt-sept ans...
(Photo Patrick Blanchard) Omar Raddad – photograph­ié ici en  – veut à tout prix obtenir la révision de son procès, criant son innocence depuis maintenant vingt-sept ans...

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