Le coeur du salin des Pesquiers à raviver
En 1848, quand l’exploitation salinière est créée dans la partie nord de la presqu’île de Giens (la partie sud était composée de pêcheries), il a bien fallu trouver un moyen de faire circuler l’eau de mer dans les partainements, où le saunier contrôlait la densité de sel. C’est là que le tympan entrait en action. Cette roue de chêne, pin et fonte, haute de 6 mètres et lourde de 8 tonnes, était actionnée par une machine à vapeur. Son système de pales hélicoïdales permettait d’élever l’eau jusqu’à son axe, avant de la répandre par gravité dans le salin. C’est un chef-d’oeuvre d’ingénierie, très rare en Europe, qui demeure à ce jour dans le bâtiment « de la grande machine », au coeur du site.
euros à trouver
De longue date, la Métropole TPM, qui gère le salin appartenant au Conservatoire du littoral, a le projet de restaurer le tympan. Un premier mécénat avec la Banque Populaire avait permis en 2005 d’approfondir la base de connaissance sur la structure de la roue, son état de corrosion... « L’effet turbo du remplissage montre l’ingéniosité du système à la moitié du XIXe siècle », note Frédérique Gimond-Lanteri, responsable du site. Aujourd’hui, la Métropole relance un appel à mécénat pour le restaurer. Le marché de maîtrise d’oeuvre sera lancé en 2019. Le financement de 1,22 M€ reçoit l’appui du Conservatoire du littoral et des collectivités (Métropole, Département et la Région qui abonde à 30 % au titre de la valorisation du patrimoine industriel majeur). « Globalement, il reste 400000 € non acquis pour lesquels on fait appel au mécénat à travers la Fondation du patrimoine. » Les entreprises comme les particuliers sont sollicités, avec cet argument majeur : « Le tympan est devenu par appropriation le symbole de l’histoire des salins d’Hyères, tout comme le flamant rose est devenu le symbole de leur biodiversité ». Les mécènes seront notamment récompensés de petits lots de sel prévus d’être produits sur place (la production est arrêtée depuis 1995). Outre la roue ou tympan, les travaux concerneront le bâtiment luimême qui menace de tomber en ruine. La maison contiguë accueillera une reconstitution de l’habitat typique des ouvriers au XIXe siècle. Photos, objets, reconstitution du bureau du salinier sont évoqués dans la réflexion muséographique à venir.