Le RCT, transparent et humilié à Toulouse (39-0)
Les Toulonnais n’ont pas résisté à l’armada toulousaine, et quittent la Haute-Garonne dans leurs petits souliers avec en tête des souhaits par milliers
Il en va des grandes affiches comme de certains rendez-vous galants. On en attend beaucoup, et au final on est déçu. Ce Toulouse-Toulon n’a pas échappé à cette triste règle pour les rares supporters varois. En encaissant un cinglant 39-0 sans appel, Toulon a subi l’implacable loi du Stade toulousain. L’addition est lourde mais hélas logique. Le RCT est tombé sur beaucoup plus fort que lui. Pour ce match, qu’on espérait de gala, les Haut-Garonnais avaient retrouvé le Stadium déserté depuis 20 mois, pour cause de désamour avec leur public. Mais hier soir, en cette période de Boxing Day, 32721 spectateurs (guichets fermés) s’étaient réunis pour réveillonner avant
l’heure en encourageant leurs favoris dans une ambiance surchauffée, malgré un temps froid et humide. Pour ce dernier match de l’année, Médard et ses partenaires, qui marchent sur l’eau depuis 3 mois (ils sont invaincus depuis 11 rencontres toutes compétitions confondues) entendaient bien terminer l’année. Au final, un feu d’artifice, avec 5 essais à la clé pour les locaux, et de sacrés maux de tête pour les Varois, dépassés et indisciplinés. Pour les Toulonnais, rassérénés par leur beau succès face à Lyon la semaine dernière, la douche est glaciale. Dans ce choc rouge et noir, avec des oppositions entre champions du monde, sans oublier les oppositions de style, fallait-il s’attendre à de vrais duels ? Au terme de cette rencontre à sens unique, le constat est amer pour les hommes de Collazo impuissants.
L’humiliation
Ça s’annonçait pourtant chaud et ce le fut, le temps de deux échauffourées en guise de préambule, pour planter un décor aussi électrique qu’une guirlande de Noël. Mais par la suite, ce fut un véritable cavalier seul des Toulousains, qui marchaient sur leurs adversaires. Une bataille au sol où Tekori et les siens grattaient de nombreux ballons, une mêlée varoise secouée puis sanctionnée... Toulouse avait la main sur le ballon et mettait de la vitesse dès que l’occasion se présentait, notamment par ce diable de Dupont, dynamisant le jeu à loisir, et le futé Ramos, auteur tous deux d’un essai. Après avoir longtemps repoussé les assauts de l’intenable Kolbe, le premier essai signé Huget survenait à la demi-heure de jeu. Si les Stadistes commettaient quelques en-avant, ils avaient en revanche l’initiative du jeu, entraînant Bastareaud et ses pairs à commettre trop régulièrement des fautes. « On n’était pas invité », lâchait Guirado à l’issue de cette rencontre, qui laisse un goût bouchonné. Hormis le secteur de la touche, qui a bien fonctionné, le reste fut une véritable Berezina. En pleine confiance, les hommes d’Ugo Mola ont offert une véritable démonstration. Les cartons jaunes de Webb (68) puis Ikpefan (70) n’arrangeaient pas les affaires varoises. La démonstration tournait à l’humiliation. Toulon, qui a lourdement chuté, s’est montré très fébrile, hanté par ses vieux démons et largement dominé, le RCT finit l’année avec la gueule de bois. Et comme le disait le coach toulonnais désabusé, « il n’y avait rien en place, de A à Z» . Vivement l’année prochaine...