Var-Matin (La Seyne / Sanary)

«C’est une plante impossible à maîtriser»

- A. R.

Naturalist­e à l’Office national des forêts (ONF) des Alpes-Maritimes et du Var, Vincent Kulesza donne son point de vue sur l’ailante.

Où se développe l’ailante ?

Elle s’est développée autour des routes, le long des rivières ou des monuments historique­s. Elle détruit le bâti, parvient à faire éclater des pierres. On peut aussi en trouver sur tout le littoral à cause de sa faculté de dispersion. C’est une plante exotique envahissan­te devant être éliminée (classée au niveau  sur ). Elle colonise des endroits frais et humide mais s’adapte facilement à d’autres conditions. Il n’y a pas une commune qui n’est pas touchée. Elle peut s’implanter à  -  m d’altitude. C’est une plante terrible, impossible à maîtriser. Elle est jolie mais toxique. On n’a rien à en tirer. C’est un arbre dont on ne recommande jamais l’usage pour reboiser. Il se développe aussi dans les carrières, comme à l’Estérel, ou dans les Grands Caous. Les gestionnai­res de ces sites ont pris en compte nos conseils et essayent de le retirer. Pour reboiser des carrières, on recommande plutôt des chênes ou des pins.

Quelles conséquenc­es sur la flore locale ?

Elle est en concurrenc­e avec les autres végétaux et les élimine. Elle diffuse des substances toxiques et empêche les autres plantes de se développer. Ses émissions toxiques suppriment les autochtone­s. L’ailante peut provoquer des assèchemen­ts et des brûlures. Les arbres locaux ne la connaissen­t pas et ne savent pas que c’est un poison. Elle n’est pas mangée par les oiseaux.

Est-elle difficile à éradiquer ?

Cela fait longtemps qu’on sait qu’elle est là et qu’on essaye de l’éliminer. Lorsqu’on veut la retirer, elle repartira en drageon et fera tout de suite une fourrée, si le broyage n’est pas régulier. On préconise un débroussai­llage régulier. Si c’est fait dans les premières années, ça peut être efficace. On peut aussi l’épuiser au moment de la floraison. On peut aussi utiliser l’encerclage des tiges, aussi appelé l’annélation circulaire. C’est-à-dire enlever l’écorche sur  cm. Cela assèche le pied. Il faut ensuite la laisser mourir par manque de feuillage. Il faut beaucoup de volonté pour l’éliminer.

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Le débroussai­llage régulier est préconisé pour supprimer l’ailante.

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