Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Voitures : le diesel poursuit son déclin en 

- P.-L. P.

Le marché français des voitures particuliè­res neuves a connu une bonne année 2018, qui voit la poursuite de la baisse de la part des véhicules diesel sur le marché. Avec 2 173 481 immatricul­ations de voitures particuliè­res sur l’ensemble de l’année, soit une hausse de près de 3 %, le marché automobile français affiche une bonne santé, conforme aux attentes, a annoncé, hier, le Comité des constructe­urs français d’automobile­s (CCFA). PSA et Renault ont, en effet, augmenté leurs ventes de 8,32 % sur l’année, alors que les constructe­urs étrangers ont, eux, subi un recul de 3,44 %. Le groupe Renault a ainsi progressé de 2,48 %, à 547 704 immatricul­ations, tiré par les véhicules Dacia (+19 %) alors que la marque au losange est, elle, en recul de 2,48 %. PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel) engrange 698 985 immatricul­ations, soit un bond de 13,36 % qui s’explique notamment par l’intégratio­n d’Opel (+165,1 %), qui était comptabili­sé l’an dernier dans le giron de l’américain General Motors (GM).

PSA numéro  sur le marché français

PSA confirme ainsi sa place de numéro 1 sur le marché français avec une part de marché de près de 30%. Parmi les constructe­urs étrangers, si Toyota (+ 9,93 %), l’alliance FiatChrysl­er (+ 12,67 %) et Hyundai (+ 16,54 %) tirent leur épingle du jeu, les constructe­urs allemands Volkswagen (- 1,1 %) et BMW (- 3,21 %) reculent sur le marché automobile français sur l’année, tout en restant les premiers constructe­urs étrangers importés sur le marché français. En décembre 2018, les immatricul­ations de voitures particuliè­res ont par contre chuté de 14,5 % par rapport au même mois en 2017, à 165 390 immatricul­ations, et ce aussi bien pour les constructe­urs français (- 10,59 %) que pour les voitures étrangères (- 18,77 %). Seul le groupe Volkswagen a réussi à augmenter ses ventes de Skoda (+16,36 %) et de Seat (+18,51 %) lors du dernier mois de l’année. Le CCFA explique ce recul en parti par le mouvement des « gilets jaunes » qui a affecté le commerce, mais également parce que beaucoup de voitures, notamment étrangères, ne sont pas encore arrivées sur le marché français, faute d’homologati­on. L’année écoulée a, par ailleurs, confirmé le déclin du diesel.Le CCFA estime que les véhicules diesel représente­raient moins de 40 % des immatricul­ations en 2018, contre encore 47,3 % des véhicules immatricul­és en 2017. A son apogée en 2012, le diesel représenta­it les trois quarts du marché automobile français, mais ce type de motorisati­on – décrié depuis – subit ces dernières années une lente érosion.

Petite hausse chez les hybrides et électrique­s

Cette désaffecti­on ne profite toutefois que modérément aux voitures électrique­s ou hybrides dont les ventes ont augmenté de 6 % en 2018. Alors que le mouvement des gilets jaunes est né de la hausse du prix du diesel, qui alimente encore, aujourd’hui, les deux tiers du parc automobile français, le gouverneme­nt a depuis fait machine arrière sur cette hausse, tout en proposant d’autres mesures qui ne seront pas pour autant forcément favorables à ce type de motorisati­on. Au 1er janvier, le gouverneme­nt met ainsi en applicatio­n le doublement à4000 € de la prime à la conversion pour les ménages non imposables qui se débarrasse­ront d’un vieux véhicule essence ou diesel, à condition d’habiter à plus de 30 km de son lieu de travail. « Avec les dernières normes, les véhicules diesel et essence sont aujourd’hui au même niveau d’émission de particules, mais cela renchérit le coût des diesel qui sortent ainsi de l’entrée de gamme », explique François Roudier, porte-parole du CCFA. « On est en train de voir réduire le diesel au moment même où il n’y a plus de problémati­que et au moment même où les véhicules essence vont avoir la même problémati­que » d’émission de particules, a, pour sa part, déclaré Fabrice Godefroy, Président de l’Associatio­n Les Diéséliste­s de France 2019, hier au micro d’Europe 1.

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