Les places pour handicapés sont-elles squattées ?
Jean-Pierre et Ana résident rues Allègre et Puits-de-Charron, à Bandol. En situation de handicap, ils reçoivent depuis quelque temps des PV à répétition. La police municipale s’explique
Six PV en une semaine. C’est le nombre assez incroyable de contraventions qu’Ana vient de recevoir pour s’être garée sur une place réservée aux personnes handicapées tout en étant, selon elle, dans les règles. Et pour cette mère de famille, c’est l’incompréhension. « On est plusieurs dans cette situation, explique la Bandolaise. On prend des PV alors que nous avons notre macaron. On nous dit que nous ne devons pas monopoliser une place de parking public, mais mon véhicule circule, il ne reste pas tout le temps là. »
Des PV à heures ou h du matin
Si depuis quelque temps, un panneau a été installé pour signifier une durée maximum de stationnement de 12 heures sur les places handicapés, rien ne permettrait, d’après les sanctionnés, de vérifier si les délais sont respectés. « Il n’y a pas de vidéosurveillance, continue Ana. Quand on reçoit les amendes on voit des heures d’infraction aberrantes. Des fois c’est 22 heures ou 7 heures du matin. Mais comment l’agent peut-il certifier que mon véhicule est là depuis 12 heures, ça n’a pas de sens. » Et l’agent en question, Ana et Jean-Pierre ont constaté qu’il s’agissait toujours du même. « J’ai reçu cinq PV dans les mêmes conditions qu’Ana, explique JeanPierre. Et c’est quasiment à chaque fois le même agent ! » Même constatation du côté de sa voisine. Et si les contraventions sont « d’une injustice inqualifiable », les deux Bandolais se retrouvent dans l’obligation de payer pour éviter les saisies sur compte. «Une amie m’a aidée à payer car je ne peux pas le faire seule, confie Ana. Je suis malade et je ne peux pas travailler car je suis trop souvent à l’hôpital. Mes médicaments ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale et si je devais payer toutes ces amendes seule, je ne pourrais plus payer mon traitement. Alors que je suis dans les règles, je ne pourrais plus me soigner. Mais j’ai beaucoup de soutiens heureusement. Comme la boulangerie la Tropézienne, qui est sensible à mes difficultés. »
Déménagement envisagé
Cette situation a même poussé Jean-Pierre à envisager un déménagement. « Je n’en peux plus de tout ça. J’ai même fait une demande à Var Habitat pour pouvoir déménager. Et je ne suis pas le seul, certains sont partis car ce qu’ils font c’est du harcèlement, tout simplement. Et nous n’avons aucun moyen de nous défendre. » Car les recours n’ont rien donné non plus de côté de la justice. «J’ai envoyé des recours, j’ai tout fait, précise Ana. Mais ça ne change rien. On est seul face à cette injustice et la mairie fait la sourde oreille. » Les deux Bandolais se retrouvent ainsi désemparés face à des contraventions « injustifiées » selon eux et «qui mettent [leurs] conditions de vie à rude épreuve ».