Var-Matin (La Seyne / Sanary)

La grande famille des marins est en deuil

- J. L. J. L.

C’est une bien triste nouvelle qui vient de nous parvenir à l’orée de cette nouvelle année... Jean-Paul Hoffmann, qui fut président de l’amicale des anciens marins et marins anciens combattant­s du Beausset pendant une dizaine d’années, s’est éteint mercredi matin à son domicile, vaincu par une cruelle maladie.

Intègre et généreux

Il avait 80 ans. Ancien conseiller municipal sous la mandature de Gabriel Polge de Combret et membre éminent du corps de Saint-Eloi, cet ancien premier-maître bosco de la Royale qui jouissait de l’estime générale laisse le souvenir d’un homme intègre et généreux, ouvert et charismati­que, toujours prêt à rendre service. En ces douloureus­es circonstan­ces, Var-matin adresse à son épouse Monique, à ses enfants Renée Jean-Paul Hoffmann, un personnage respecté qui aura marqué son temps. et Laurent, à ses petits-enfants, proches et alliés ses sincères condoléanc­es. Une bénédictio­n du corps aura lieu le mardi 8 janvier à 10 heures en l’église NotreDame-de-l’Assomption, suivie d’une incinérati­on à midi au crématoriu­m de La Seyne. Ni fleurs, ni couronnes.

Quand Bonaparte arpentait les rues du village Le 28 août 1793 à l’aube, l’avant-garde du général Carteaux, commandant l’armée républicai­ne venue de Marseille via La Ciotat, se présente à l’entrée du Beausset. Après avoir châtié les insurgés royalistes d’Avignon et de Marseille, puis battu les troupes contre-révolution­naires à Septèmes, elle s’apprête à assiéger Toulon ville, renégate rebaptisée Port la Montagne car tenue par les Royalistes et Girondins qui l’ont livrée aux Anglo-Espagnols.

Une troupe de  hommes

Troupe d’élite, baptisée Légion des Allobroges car essentiell­ement formée d’Alpins et de Savoyards, l’armée de Carteaux – 938 hommes – s’installe donc au Beausset où elle cantonnera jusqu’au 20 septembre. Conforméme­nt aux moeurs de l’époque, pendant que les officiers sont logés dans les plus belles maisons réquisitio­nnées, les soldats et sous-officiers sont répartis chez l’habitant où ils occupent granges, greniers et remises. Le QG du général est établi dans la gentilhomm­ière des Second de Séderon, plus opulente demeure du village surnommée Le Château (Maison des frères). Son propriétai­re, aristocrat­e prudent, l’a désertée pour partir en « émigration ». Au sein de la colonne républicai­ne, un certain Napoléon Bonaparte, capitaine d’artillerie et futur empereur des Français et son frère aîné Joseph, commissair­e des guerres et futur roi de Naples.

« Le sournois »

Lors de leur étape beaussétan­e, les deux hommes sont les hôtes contraints et forcés du médecin Jean-Baptiste Antoine Dalmas dont l’habitation trône au numéro 24 de l’actuelle rue Pasteur. Très âgée, Madame Dalmas mère, qui avait son franc-parler, appréciait davantage Joseph « homme du monde qui plaisait aux maîtres de maison », que Napoléon qu’elle appelait « le sournois » en raison de sa mine renfrognée et vindicativ­e. Elle changera d’avis plus tard lorsque ce dernier la fit libérer. Il se trouve en effet que les sourcilleu­x Jacobins beaussétan­s l’avaient fait emprisonne­r sous prétexte qu’elle était « dévote ». Membre de l’état-major de Carteaux, Bonaparte participai­t à toutes les réunions préparatoi­res au siège de Toulon. C’est au cours de l’une d’elles, dit-on, qu’il aurait révélé pour la première fois son génie militaire. La suite, on la connaît…

 ?? (Photo J. L.) ?? La demeure bourgeoise du docteur Dalmas où furent hébergés trois semaines durant Napoléon et Joseph Bonaparte.
(Photo J. L.) La demeure bourgeoise du docteur Dalmas où furent hébergés trois semaines durant Napoléon et Joseph Bonaparte.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France